Regards philosophiques (137)

Publié le par G-L. P. / J. C.


Thème :

« Savons-nous vivre en société ? »

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Débat (Suite) :

ψ Qu’est-ce qu’une société ? C’est déjà des parents et des enfants, et là c’est une petite  société. Puis, elle s’étend aux cousins, cousines, amis, voisins. Puis, vient l’école ; c’est à ce moment que les premières règles, avec les droits et les devoirs doivent être expliquées à ceux qui sont la société à venir. De la première société, la famille, dépend la suite.

ψ J’ai été élevée de telle façon qu’un groupe devait toujours être prêt a accueillir un individu en difficulté. Mais, quand je vois notre société, nous rejetons des gens parce qu’ils sont différents, parce qu’on ne les connaît pas. Par contre, pour peu que quelqu’un ait une notoriété, alors là on l’adule. Je ne suis pas fière de notre société ; cela ne correspond pas à ce qu’on m’a appris.

ψ J’aime bien aussi un signe amical en voiture, mais ce que je vois, c’est plus souvent le contraire.

ψ La question « Savons-nous vivre en société ? » a été abordée en regard de l’intérêt général. On sait vivre en société quand on distingue un intérêt général et un bien commun.  Actuellement, est-ce qu’on n’a pas du mal à vivre en société justement parce que les biens communs, au sens matériel, l’État a tendance à les privatiser, que ce soit la santé ou des parties de la culture… Donc, si on ne nous désigne plus de biens communs comme objectifs, comment peut-on vivre en société ?  Cela, c’est déjà un frein.
Et puis, en second, quelqu’un qui dirait : « je ne sais pas vivre en société », ce n’est pas forcément qu’on ne lui aurait pas appris ; c’est peut-être qu’il n’en aurait pas la capacité ; cela exprimerait : « je souffre ». On peut penser à certaines personnes qui n’ont pas les aptitudes. Le mal-être individuel fait que la vie en société est cause de souffrance, de là une inaptitude qu’on  n’arrive pas à dépasser.

ψ On n’a pas absolument besoin de règles, de lois pour aller vers l’autre. On peut le faire spontanément à titre individuel, avec un voisin qui a besoin d’aide.

ψ Il y a des gens qui pensent que les lois ne sont faites que pour les autres. Ils vous parlent d’environnement et ils jettent par la fenêtre de leur voiture le mouchoir en papier qui les gêne. Dans des villes en Angleterre, des caméras surveillent les comportements ; en plus, elles sont équipées de hauts parleurs qui peuvent s’adresser aux gens ; cela donne : « Veuillez ramasser le papier que vous venez de jetez ! » Aux USA, des villes comme Dallas sont d’une propreté exemplaire ; il faut dire que l’amende, si vous jetez un papier, est à 1000 dollars. Alors est-ce que nous sommes prêts à accepter ce type de contraintes pour faire société, dans le plus « clean » [propre] des mondes ?
Edmondo de Amicis a écrit dans Grand cœur (publié en 1886) : « L’éducation d’un peuple se juge d’après son comportement dans la rue. Où tu verras la grossièreté dans la rue, tu es sûr de trouver la grossièreté dans les maisons. »

ψ Poème de Florence :

Savons-nous vivre en société ?

Je suis un loup qui hurle avec les loups
Passager clandestin d’un train fantôme
Je suis l’alibi, je suis le symptôme
Des zélés élus et des gabelous

J’ai le verbe haut, les principes flous
J’ai tous les tampons et j’ai le diplôme
Au nom des droits de l’homme c’est un axiome
Je peux massacrer, je suis dans les clous

Je m’abandonne à la main invisible
Et sous sa direction imprévisible
Mon oracle manie les équations

Tout est au mieux dans le meilleur des mondes
Car j’ai trouvé ma place dans les rondes
Corruption ? Immixtion ? Pas de questions !
Gestion !

(A suivre)

Extraits de restitution d'un débat du café-philo

http://cafes-philo.org/

avec lequel je garde un lien privilégié

en tant qu'un des artisans de sa création.

 

Publié dans culturels

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