Roman : La rivière savait… (26)
Il flotte en moi la douceur de l’air, la profondeur du silence, l’étincellement du jour naissant sur le chemin de la félicité au plus profond de mes atomes.
Sur le chemin des ardoisières, longeant les berges, la lune toise la rivière et pose sur son lit sa lumière nacrée. L’écureuil descend de l’aulne, il n’a plus peur de rien.
Alors, malgré le chagrin immense qui me submerge et qui m’afflige, je sens comme une douce brise passer au travers de la porte qui s’ouvre lentement, laissant entrer l’amour.
C’est Pierre qui s’avance vers moi, me trouble en me serrant contre lui, et de ses bras m’enveloppe de baisers légers comme des papillons se posant sur mon coeur.
Aime-moi !
Toi mon amour, mon refuge, ma terre
Exubérance d’un ravissement salutaire
Laisse flotter ton corps chaud
Sur ma peau tel un radeau
De tendresse
Arrosé de caresses
Qui glissent sur moi
Envoûtée par ta voix
Aime-moi !
Avec cette impression soudaine de naître
Dans la magnificence d’un monde nouveau
Enchantement de l’être
Frisson sur ma peau
Dans ton regard, puits de lumière
Dans la douceur de l’air
Je m’abandonne à tes bras
Je veux tout de toi
Aime-moi !
Cette force irrésistiblement magique
Attirant
Comme un aimant
Mon corps magnétique
Nourrit ma vie diaprée de colères
Estompe les contours d’un ciel atrabilaire
Quand la tristesse qui m’assaille est partagée
Elle devient belle à en pleurer
Aime-moi !