Une vie au service des autres (7)

Publié le par Hommage d'amis

7 (SUITE) 

 

Sa femme, une personne chaleureuse, profondément investie dans sa paroisse, fleurissant l'Autel et donnant beaucoup de son temps. Ce fut une deuxième vie pour Jean. Là aussi, il trouva un emploi de veilleur de nuit dans une grande structure. Il était devenu sûr de lui, chantait à la chorale paroissiale, faisait son jardin et aimait recevoir ses amis ainsi que les prêtres de passage dans sa ville. Il était devenu porte-drapeaux  au sein des Anciens Combattants. Bref, une vie aux services des autres. Jean allait tous les ans à Paris, passer quelques jours aux Missions Étrangères. Il allait voir ses amis prêtres, se renseignait sur son église en Birmanie. Jean se souciait de « ses » enfants, demandait de leurs nouvelles. Son grand regret : ne pas avoir pu y retourner. Souvent, il lisait des lettres birmanes qui lui arrivaient aux Missions Étrangères. C'était sa boîte aux lettres. Jean se définissait comme quelqu'un de chanceux, souvent disait-il «j'aurai pu mourir dans mes montagnes, et cela n'a pas été le cas ». Il vouait une grande admiration à sa femme, qui lui a tout donné comme il disait : un toit et le bonheur...

Un matin, Jean a reçu un appel téléphonique des Missions Étrangères qui a ensoleillé sa journée. Bien sûr, cela avait été préparé à l'avance, mais rien n'était réellement arrêté vu la difficulté d'envoyer un jeune Birman dans une ville, sachant qu'il était prévu rester à Paris. Cela montre combien Jean était apprécié par sa hiérarchie au sein des Missions Étrangères.

Les Missions Étrangères lui envoyaient un jeune Birman, qu'il avait connu lors de sa vie de prêtre. Ce dernier a été choisi pour parfaire ses études et maîtriser l'art du vitrail. Une école de Paris l'avait pris en charge. Il est resté deux ans à Paris, sous la tutelle des Missions Étrangères.

Le jeune Birman est resté un an chez Jean. Que du bonheur pour Jean d'avoir ce jeune à la maison, parler de nouveau birman, avoir des nouvelles de ce pays qu'il a toujours aimé. Bien sûr, il entretenait une correspondance avec des prêtres birmans, toujours sous couvert que son courrier arrivait aux Missions Étrangères.

Ce petit jeune (de petite taille) car il avait la trentaine, était marié et père d'une jeune enfant. Pour lui, cela était un peu long de rester trois ans, mais il savait qu'il ne reviendrait pas en France. Cela ne lui posait pas de problème. C'était son avenir qui était assuré à son retour pour sa famille.

Un jour, le jeune s'est mis à faire le portrait de Jean. Il dessinait très bien, mais là, il avait fait une superbe peinture. Jean trouvait qu'il avait l'air trop sérieux, mais cela venait du fait que Jean été très pudique, aussi, son visage paraissait fermé. Cela amusait beaucoup sa femme qui plaisantait sur le sérieux de ce visage. Tenant sa pipe à la main, la posture lui donnait de la distance.

 

(A SUIVRE)

 

 

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