Vie locale (2014 / Semaine 16)
ADE : Une soirée littéraire et romanesque...
Autour de Philippe NONIE (« Le murmure des attentes »), Martine POUTOU (« La rivière savait ») et Brigitte BARBE, (« Les marmottes »), l’association A.D.E. (Animation Diffusion Echanges) a proposé, pour un public averti et curieux, une soirée littéraire de haut vol ; les 2 dernières citées étant adéennes, ce qui renforce notre curiosité et nous engage à penser que parfois, la création artistique est à portée de nos pas, il faut juste ouvrir les yeux.
Entrecoupée de lectures de passages des ouvrages de chacun des auteurs, de questions du public, la séance s’est déroulée nonchalamment mais sûrement. Les auteurs s’en sont donnés à cœur joie de leurs explications et de leur passion :
- Martine est envoutée depuis toujours par la chanson et la poésie ; « j’ai fait un stage sur le stress et le sommeil et il est dit que lorsque l’on ne dort pas, il faut écrire et… ça marche ! » ; « j’ai besoin d’écrire pour vider mes idées comme un sac à dos en montagne que l’on vide, éreinté, après une marche » ; « je note furtivement des idées car, parfois, elles s’envolent trop rapidement. »
- Brigitte est aujourd’hui en demande d’humour et de gaité ; « petite, je noircissais des cahiers d’écoliers, la plume était facile. » ; « je ne reviens pas sur mes écrits, ils sont écrits d’un jet » ; « je lis un livre par jour à certaines périodes » ; « j’ai écrit « les marmottes » en 15 jours » ; « après le deuil de mes parents, j’ai écrit des souvenirs de mon enfance, puis, je suis passé à une écriture plus gaie et rigolote ».
- Tandis que Philippe court tous les coins du monde à la recherche de souvenirs du passé à déterrer et à exploiter d’une plume délicate et efficace ; « La mort de mon grand-père en 1983, lors de la fête des amoureux, a été, pour moi, un big-bang et un départ de création littéraire … » ; « mon prochain roman s’appellera LDB et sortira au mois de mai …» ; « j’aime l’odeur des feuilles de tomates écrasées, elle me rappelle mon grand-père …» ; « je commence par écrire sur une grande page des notes, puis, je les reprends sur une petite page pour condenser ce premier jet, je retoque incessamment mes écrits pour les affiner, je lis à voix haute, j’écoute la musicalité des mots… » ; « je pense que la création est éminemment féminine car, pour moi, la femme est l’être le plus près de Dieu du fait qu’elle créé l’enfant… » ; « Le livre est-il en danger face au numérique ? je pense que le numérique est un atout car les personnes âgées peuvent zoomer sur le texte à volonté avec une liseuse… Économiquement, le numérique est un PLUS pour les auteurs et pour les éditeurs car d’énormes économies sont faites avec moins d’intermédiaires… » ; « le livre a une odeur, donc une histoire, on le touche car on est latins… » ; « je me régale à attendre dans mes déplacements, c’est du bonheur car je peux ainsi réfléchir à mes romans… ».
Les deux heures de divertissement raffiné sont passées comme un trait dans le ciel et se sont achevées par un pot offert par A.D.E. Cette nouvelle expérience culturelle est, pour cette association née en 2007 déjà, une victoire pour les organisateurs qui réfléchiront à reproduire ce type de menu pour le plaisir du public.
Extraits du blog REGARDS ADEENS, conversations entendues lors d’un café philo.
« Je ne vois pas la culture comme élitiste ou comme un produit de consommation ; je la vois, je la souhaite plutôt comme un lien entre les personnes. Je suis un fervent militant du partage culturel. On rencontre toujours quelqu’un qui en sait beaucoup plus que vous. Quel plaisir et quelle stimulation cela peut activer ! Cela peut réactiver le besoin de savoir et d’apprendre.
Partager ce bien commun qu’est la culture, c’est la rencontre de cet autre « je », cette complétude sans qui je ne pourrais goûter pleinement les plaisirs de ma culture. Dans ce monde où l’individu se sent parfois en déshérence, le fait de partager une histoire commune le rassure, le conforte, lui confirme son appartenance à un groupe. Ce qui nous est commun établit notre sociabilité et tous ces partages créent le « nous » social. »
M. G.
CCPL : Après l'élection, lundi dernier, du Conseil Communautaire.