Roman : La rivière savait… (55)
Je dois désormais parcourir le chemin qui me conduira vers la paix. Il me faut puiser au plus profond de mes atomes, la force nécessaire pour combattre les fantômes du passé. Aller de l’avant, chercher le meilleur équilibre possible pouvant accéder au bien-être et que rien ne peut entraver. Cela s’appelle la voie de la sagesse qui demande avant tout à se recentrer sur soi-même. On s’égare de tout en s’éloignant de soi. L’amour d’autrui ne doit pas empêcher de penser aussi à soi. La voie de la raison en quête d’ataraxie épouse la quiétude reposant sur les tissus de nos âmes fragiles et écorchées. Et si l’aube tarde parfois à naître, je sais que le jour finira toujours par se lever, nous accordant des jours meilleurs.
Dans l’étincellement du jour qui vient de naître, dans la douceur de l’air, dans les blés ondulant sous le murmure du vent, dans la sève qui monte, dans le pain qui fermente, je sens la vie. Elle rappelle à ma conscience que tout n’est pas fini. L’essentiel se trouve ici et maintenant. Emportée par la force du printemps qui s’éveille, cette mue a le pouvoir créateur de faire évoluer mes pensées, entrant en résonance avec mon champ énergétique et vibratoire. Mon état émotionnel opte pour l’envie de satisfaire mes aspirations, quitte à briser la chaîne de l’impossible vers tous les possibles. Une soif soudaine de renouveau encourage le printemps à naître à mes yeux, affichant ses lettres de noblesse. La nature nous permet de respirer sainement, c’est une valeur sûre qu’il nous faut respecter afin de sauver la vie des espèces invitées sur cette terre. Ce sont ces propos qui flottaient à mon esprit, allongée près de la rivière, alors que je regardais le ciel.
Le ciel
Le ciel s’étire sur la terre
Il se mire dans la mer
Il vit au rythme des saisons
Il embrasse l’horizon
Il enlace les vallées
Il s’empourpre les soirs d’été
Il s’habille de lumière
Se déchire en un éclair
Il fait le jour, il fait la nuit
Il se conjugue à l’infini
Il fait la pluie et le beau temps
Ses astres brillent au firmament
Il se pare d’un arc-en-ciel
Invente la neige et la grêle
Le ciel se perd dans les nuages
Il paraît qu’il y vit des anges
Par dessus les bois, les campagnes
Le ciel sillonne les montagnes
Il dévoile sa nonchalance
Et je m’endors dans son silence.