Poème : Un petit matin frêle
Un petit matin frêle
Un petit matin frêle au feuillage froissé
Frissonne et se réveille encore ébouriffé
Le soleil de l’automne miroite sur la plaine
Luisante de rosée rallumant l’or des chênes.
Dans la forêt obscure où les fougères rousses
Essaiment des odeurs de cèpes et de mousse
Le vent vient réveiller les parfums de Brumaire
Sous les feuillus fragiles aux éclats de lumière.
Les soupirs languissants aux diamants étoilés
Des ramures exposant leur feuillage brûlé
Réveillent en moi la peine et la mélancolie
De printemps disparus, bien vite évanouis.
Quand l’hiver balaiera l’automne de sa bise
La nature en haillons dormira sous les prises
D’un givre cristallisant de sa poudre magique
Ce décor transparent dans un calme cosmique.
Ce gel paralysant absorbant les couleurs
Sous un ciel blanc de neige ne glace pas mon cœur
Si la nature dort, elle ne s’éteint pas
Dans ses larmes givrées, la vie est toujours là !
Le cèdre bleu scintille de filaments perlés
Un artefact explose, festival éclaté
De la vie prise au piège, éblouissante et belle
Baignant de sa lumière ce petit matin frêle.
Par cette léthargie, sommeil réparateur
Mon esprit inconscient, aveugle et trompeur
Ne voit pas poindre, au loin, sous une pluie de myrrhes
Cette lumière vive que le printemps attire.