Roman : La mystérieuse robe blanche (17)

Publié le par M. P.

Roman :
               La mystérieuse robe blanche
                                         

                                            Martine POUTOU

17

Du temps de sa jeunesse, il en avait eu, pourtant, des prétendantes, au temps d’avant, dans les bars du coin, lors de la troisième mi-temps, alors même qu’il refaisait le match en compagnie de ses potes du rugby.
Faute de temps, il avait dû laisser à contrecoeur, ce sport qu’il affectionnait tout particulièrement.
Pour sûr, à la mort de son père, le travail ne lui avait laissé aucun répit.
Petit à petit, ils avaient vendus veaux, vaches, cochons … ne gardant que quelques poules et lapins et le sempiternel pelle-porc qui avait lieu aux environs de Noël.
Puis, il avait participé aux transformations et au réaménagement de la maison pour fournir ainsi à sa mère tout le confort dont elle avait besoin, confort aussi bien physique et matériel que moral.
Alors, depuis ce temps, les filles n’avaient plus eu de place dans sa vie.
Bien trop préoccupé par la santé de sa mère, il en avait même oublié les copains.
Le temps avait passé si vite !
Chacun était désormais marié et, pour la plupart, père de famille. Lui était resté « vieux garçon », comme on dit.
Il avait 39 ans ! Mais il ne les paraissait pas.
Dans sa famille, on avait toujours fait plus jeune que son âge. Ce devait être inscrit dans ses gênes.
 
Ou bien, peut-être la douceur qui se dessinait sur les traits fins de son visage, le rendait-il plus juvénile ?
Dieu, comme il ressemble à Jo !
Se disait souvent sa mère en le regardant.
Les boucles de ses cheveux brillaient au soleil dans le même camaïeu d’ambre que ses yeux, tout comme son père.
A son âge, Tédéric était encore fort séduisant.
Un certain charme émanait de tout son être.
Mais parfois, Lison se demandait si, en tant que mère, ces propos étaient réellement objectifs. Il souriait peu.
C’était bien dommage ! Son sourire, laissant entrevoir des dents larges et régulières, illuminait son visage, le rendant encore plus jovial.
De plus, il avait une faculté d’adaptation exceptionnelle et des qualités irréprochables qui le rendait encore plus attachant.
Facile à vivre, il envisageait toujours le côté positif des choses et cela, il le tenait de sa mère, ainsi qu’une sensibilité exacerbée assez troublante, car parfois, un peu trop excessive. C’est pour cela qu’elle le comprenait parfaitement. Avant même qu’il ait pu exprimer ses pensées, elle devinait les contours.
Le temps l’avait bercé dans ce cocon douillet où il avait toujours vécu, à la faveur de toute l’affection et la tendresse de ses parents, qu’il avait su leur rendre en retour.
 

(A suivre)

 

Publié dans culturels

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