Roman : La mystérieuse robe blanche (23)
Cette ambiance de fête lui donnait l’impression d’avoir vingt ans. Mais en regardant autour de lui, ces gamins et gamines, adolescents, le ramenèrent vite à son âge.
Il avait échangé quelques propos avec les uns et puis les autres, n’ayant pas revu certains depuis presque deux décennies. Bien que la « fée espérée » n’ait pas agité sa baguette magique, il ne regrettait pas d’être venu.
Il en était à son sixième verre, quand il vit arriver, Pierre Bernatou, mon mari, en compagnie de Léon Thieulet, tous deux amis de sa famille.
Léon Thieulet, originaire d’Agde, était né en 1930.
Muté, à la fin des années 50, professeur d’histoire dans un lycée de Versailles, il rencontra Pauline qui enseignait le français dans le même lycée.
Elle, était originaire de Sète.
Chaque été, le couple passait ses vacances d’été à Adé, en compagnie de Daniel, leur fils unique.
Ces gens charmants adoraient les Pyrénées et en particulier Adé qui les avait séduits et où ils s’étaient forgé des amitiés solides. Plein de délicatesse et d’affection, ils étaient très appréciés des villageois.
Léon, de taille moyenne, avait une bouille sympathique : ses petits yeux ronds lançaient des éclairs de générosité et son faciès prognathe lui donnait un air comique. Pauline, affable et très bavarde, ressemblait un peu à Marthe Villalonga. Ils venaient, chaque mois de juillet, suivant de près les étapes du Tour de France qui avaient lieux dans la région. Ils louaient toujours le même gîte, situé près de chez nous. A la retraite depuis peu, ils avaient quitté Paris pour vivre ici, laissant là-bas leur fils Daniel, son épouse Annie et leur petite-fille Inès âgée de 5 ans.
Maël, le fils de Pierre, muté à Paris, y vécu quelques temps avant de revenir dans la région.
Ces deux-là, tous comme leurs pères, ne manquaient pas une occasion de se revoir.
Léon et Pauline avaient enfin réalisé leur rêve : acheter une maison à Adé.