Roman : La mystérieuse robe blanche (29)

Publié le par M. P.

Roman :
               La mystérieuse robe blanche
                                         

                                            Martine POUTOU

29

Il sentait que la providence lui ouvrait enfin ses bras, laissant derrière lui, les fêlures d’un passé révoqué.
Un ange soufflait-il sur sa vie, lui accordant sa grâce.
A moins qu’il ne s’agisse d’un signe de son père, lui signifiant qu’il veillait bien sur lui ?
Elle lui avait susurré qu’il était heureux que sa soupirante ne soit pas venue, sans quoi, ils n’auraient pas eu l’occasion de danser et de surcroit d’être bercés par ce slow qu’elle adorait.
Elle lui avoua que c’était bien la première fois qu’elle osait s’inviter à danser.
Mis à part quelques amourettes, aucun homme à ce jour ne l’avait attendrie de la sorte.
Les battements synergiques de leurs coeurs inscrivaient leur légende d’amour dans la moiteur de leurs corps vulnérables et indolents.
Sous la lune libertine, les mots venaient frôler leur bouche. Il lui semblait qu’elle lui offrait l’eau pure d’un puits.
A cet instant, il aurait voulu lui dire qu’il remplirait pour elle la fontaine d’amour, comblant ses manques et ses peurs, franchissant toutes les frontières, la parfumant d’aphorismes étoilés à la lueur des lucioles.
Mais il n’en fit rien.
Il se contentait de répandre son amour avec délicatesse, sous des caresses mêlant mélancolie au son de cet air mélodieux.
La nuit avait glissé son drap de brume bleutée sur la campagne endormie. La rosée venait perler jusqu’à leurs lèvres. Comme il était bon d’aimer et d’être aimé !
Ce sentiment si lointain qui revenait le charmer par cette douce aboulie au coeur de cachemire.
Si bien qu’il en avait oublié les copains, mais eux, par contre, n’avait rien raté de ce moment crucial qui venait de changer le cours de sa vie.
Ils étaient si heureux de le voir enfin revivre, qu’ils en étaient tout émus.
Ses amies à elle étaient rentrées depuis bien longtemps, rassurées, la laissant en bonne compagnie.
La bulle dans laquelle ils s’étaient lovés étouffait les sons lointains :
« Si la piquette est bonne, amis buvons un coup, car le jus de la treille, égaye nos amours … »
Il leur avait semblé entendre encore les amis chanter dans les parages. Puis, crescendo, leurs voix s’étaient tues.
L’aube, magicienne, venait d’aspirer, de son air immanent, les dernières constellations de la nuit.
Bien que la musique ait cessé de battre, ils continuaient à tanguer dans le souffle de l’aurore, poussés par la brise qui venait d’éveiller l’aube ébouriffée.
Une aube endimanchée aux parfums suaves surgissant des feuillus qui n’allaient pas tarder à envoyer leurs éclairs lumineux.
La nuit avait passée si vite. Ils devaient rentrer.
Il allait la raccompagner. Il fallait bien se quitter.

Presque rien

Et voilà tout ce que je sais faire
Du vent dans des coffres en bambou
Des pans de ciel pour mettre à tes paupières
Et d´autres pour pendre à ton cou
C´est rien que du ciel ordinaire
Du bleu comme on en voit partout
Mais j´y ai mis tout mon savoir-faire
Et toute notre histoire en-dessous

Tu vois, c´est presque rien
C´est tellement peu
C´est comme du verre, c´est à peine mieux
Tu vois c´est presque rien...
C´est comme un rêve, comme un jeu
Des pensées prises dans des perles d´eau claire …
                                   Francis Cabrel

 

(A suivre)

 

Publié dans culturels

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