Roman : La mystérieuse robe blanche (32)

Publié le par M. P.

Roman :
               La mystérieuse robe blanche
                                         

                                            Martine POUTOU

32

En effet, son père avait une soeur jumelle. Sachant que dans les familles de jumeaux dizygotes, la transmission se fait par la fille, elle supposait que c’était possible.
- Vos parents sont-ils au courant ? Lui demanda Lison.
- Non, pas encore. Je voulais vous en faire part en premier. Mais je sais d’avance qu’ils en seront ravis. Ajouta t-elle.
Ses parents avaient travaillé dur pour payer les études de leurs deux enfants.
Monsieur Lavandier était ouvrier dans une usine du coin et son épouse faisait des ménages.
Le frère ainé d’Elsa, Gaspard, était parti aux USA, effectuer un stage en lien avec ses études dans le domaine du commerce international.
C’est à Miami, en Floride, qu’il avait rencontré Barbara, son épouse américaine. En 1989, Dorian était né de cette union.
Depuis, Gaspard vivait là-bas, où il avait trouvé du travail.
Elsa avait poursuivi ses études à Toulouse où elle avait obtenu brillamment son diplôme de pharmacienne.
A l’occasion de cette formidable nouvelle, Lison lança :
- Pour fêter ça, je boirais bien une larme de champagne. Qu’en pensez-vous ?
Cette soirée resta gravée pour toujours dans leur mémoire.
Ce bébé était un cadeau du ciel.
Lison n’en revenait toujours pas.
Le couple avait prévu de se marier rapidement.
Elsa viendrait vivre à Adé.
Il était évident que Tédéric ne pouvait laisser sa mère vivre seule.
Il prévoyait déjà quelques modifications à l’étage, afin d’assurer le confort nécessaire à sa petite famille.
Lison ne s’en était pas plainte, bien au contraire.
Elle espérait partager son bonheur le plus longtemps possible.
Mais sa santé diminuait de jour en jour.
Usées par une vie de labeur et de tourments, ses forces s’amenuisaient.
Son cœur était fragile et elle sentait sa vie glisser doucement dans la langueur d’un soir finissant.
Le poids de la solitude, le vide, le manque, l’absurde, le néant, l’absence pesaient trop fort sur son âme mâchurée.
En cette fin de vie, sa page se tournait doucement vers la mort. Elle pensait sans cesse à Jo, le coeur ouvert aux souvenirs, sur ce chemin de vie où, désormais, le futur ne peut que s’écrire au passé.

Je m’en remets à toi

Pour ce qui est de vivre
Ou de ne vivre pas,
Pour ce qui est de rire
Ou de ne rire plus,
Je m´en remets à toi
Pour ce qui est d´aimer,
Pour une part de chance,
Pour ce qui est d´espérer
Ou de désespérance,
Je m´en remets à toi
Tu sais,
Pour ce qui est des pleurs,
Comme autant des cerises,
Pour ce qui est du cœur
Qui se tord et se brise,
Je m´en remets encore,
Je m´en remets à toi …

Charles Dumont
 

(A suivre)

Publié dans culturels

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