Roman : La mystérieuse robe blanche (41)
La petite Candice, voisine de Léon et Pauline, avait eu beaucoup de mal à s’intégrer, refusant catégoriquement d’aller en cours.
Non seulement elle craignait le maître, mais elle ne pouvait s’adapter dans cette classe où les garçons croyaient être les rois du monde.
Lors de son arrivée, elle s’accrochait désespérément à sa mère, elle-même inquiète de la savoir malheureuse.
Il avait fallu presque le trimestre pour que chacun puisse trouver sa place au sein du groupe et s’y sente bien.
Nous avions apprécié de passer ce moment ensembles.
Pierre et moi avions annoncé que nos enfants respectifs, Maël et Salma, attendaient un heureux événement, une naissance étant prévue pour le début de l’année 1996.
Maël avait demandé sa mutation de prof de maths à Pau, tous deux espérant se rapprocher de nous.
Ainsi, la soirée s’était déroulée dans une ambiance cordiale.
Tout comme l’amour, l’amitié est une chose rare qu’il faut savoir conserver. Les liens solides qui s’étaient tissés entre nous dans le passé, n’étaient pas prêts de se rompre.
Chacun allait passer les fêtes de fin d’année en famille. Lors de la veillée de Noël, il y avait beaucoup de monde à l’église. Tédéric remarqua que beaucoup de gens s’étaient retournés à notre arrivée.
La famille Bernatou au grand complet ! Pensa t-il.
Il était évident, pour lui, que chacun n’avait d’yeux que pour Salma. En effet, malgré ses nouvelles rondeurs, il la trouva toujours aussi belle. Petite, elle était déjà fort jolie, mais là, devenue femme, quelle beauté ! Se dit-il en la voyant.
A la sortie de la messe, les petits élèves étaient venus saluer leur maître. Son plus grand bonheur survint lorsque Madame Lassalle s’approcha de lui en disant :
- Monsieur Genêts, ma fille Candice voudrait vous faire la bise.
Et Candice, radieuse, s’était approchée de lui pour l’embrasser, le laissant stupéfait mais fier et satisfait.
Ses efforts étaient enfin récompensés !
Tédéric avait compati à la douleur de sa petite protégée.
Il s’était très vite senti proche d’elle, émotionnellement, sans pouvoir expliquer réellement pourquoi.
Le tempérament hypersensible de cet enfant l’avait touché.
Sans doute, cela le ramenait-il à sa propre enfance où, accroché aux jupes de Lison, il avait dû se résigner à la quitter pour un temps qui lui paraissait infiniment long.
A la fin de cette année scolaire, Elsa, Tédéric et Yanou iraient passer trois semaines de congé dans la famille de Gaspard, à Miami.
Les Etats-Unis ! Tant de gens en revenaient émerveillés, décrivant cet endroit comme étant grandiose et féérique, disant que tout est grandeur XXL y compris la gentillesse de ce peuple.