Roman : "Au cœur de la tempête" (10)
cœur
Une fois le Bac en poche, elle rentra à l’école d’infirmière, à la grande fierté de tous, son seul regret étant de ne pouvoir partager sa joie avec ses parents.
Elle sentait Rémi heureux et soulagé de la voir ainsi gravir les échelons avec tant de facilité.
Elle savait les sacrifices que chacun avait faits pour elle et elle leur en était très reconnaissante.
Mais c’est avant tout pour son frère qu’elle s’était accrochée de la sorte.
Elle avait, certes, des facilités, mais elle était consciente que, de par son acharnement et sa motivation, ses efforts se verraient un jour récompensés.
Là où certains auraient pu croire à de l’entêtement, elle préférait y voir une forme de velléité.
Ce n’est pas la même chose.
Elle se savait obstinée parfois, mais cela servait à sa cause. Elle voulait réussir ses études, avoir un travail qui lui plaise, aller à l’encontre des autres.
Elle désirait se sentir utile, approchant les patients avec empathie, pouvant établir avec eux une relation de confiance dans les soins à prodiguer.
Elle voulait les aider à aller mieux tout comme on l’avait fait pour elle durant son enfance ainsi que lors de son accident qui l’avait beaucoup marquée.
N’est-ce pas de l’enfance que naissent les passions ?
Elle en était bien convaincue.
L’année de ses 21 ans, ils s’étaient tous réunis afin de fêter la fin des études de cette dernière.
Rémi en profita pour leur annoncer une grande nouvelle. Claire était enceinte de trois mois. Ils allaient avoir une petite fille. La naissance s’annonçait pour janvier 2011.
Cette déclaration, arrosée de champagne, les avait tous remplis de joie.
Tellement enthousiastes qu’ils en avaient presque oublié qu’ils étaient là, avant tout, pour fêter son diplôme d’infirmière. Mais le bonheur était là, les submergeant. Léon et pauline se questionnaient sur le choix du prénom. Claire prévoyait déjà l’organisation, les futurs achats… Rémi pensait à la probabilité qu’elle naisse le 18 janvier, tout comme son père, Julien Lassalle.
Candice pensait souvent à ses parents. Son père ! Comme il était doux de sentir la force de ses bras ! Assise sur ses genoux, elle aimait se blottir contre lui, écoutant battre son cœur. Quant à sa mère, sa douceur naturelle et son amour intarissable, laissait en elle un vide immense.
Elle aurait tellement voulu les avoir auprès d’elle en ce moment. Leur absence avait bleui son âme endeuillée.
Et puis, en repensant à cet événement, elle se demandait à qui ressemblerait le bébé ?
Aurait-il les yeux de son père ? Le sourire de sa mère ?
Les jours passaient et toutes ses pensées voguaient vers cet enfant à naître. Rémi et Claire avaient préparé la chambre, elle avait contribué avec ardeur à sa rénovation.
(A SUIVRE)