Flammes

Publié le par M. G.

Flammes

J’ai 8 ans , je suis dans ma chambre ; on y trouve, à ma gauche, une grande armoire à glace, puis,  mon lit au centre , ensuite la fenêtre en face donnant sur la cour de grands volets à battants en bois, et enfin mon bureau, à droite.
Cette pièce à dormir est située à l’étage, au niveau des arbres, dans la maison familiale que mon père a construite, avant que je naisse,   à NOUSTY , au bord de la route nationale 117 qui joint PAU et TARBES.
Nous sommes tellement près du bitume, dans cette maison,  que j’ai souvent des craintes qu’un poids lourd, lancé, ne vienne s’encastrer dans les murs et ne se retrouve, patatras, dans notre salle à manger, où nous regardons, tranquillement, « Les dossiers de l’écran » ou encore les variétés de Maritie et Gilbert CARPENTIER. Les phares du camion pourraient éclairer mon « Télé poche » pour la lecture !!!
Nous sommes en 1969, année érotique comme disait si bien GAINSBOURG,  et c’est l’hiver, avec ses températures méchantes, à chair de poule ; pour ma part, j’ai tendance à être de naturel plutôt timide dans certaines situations, d’après ce que disent mes parents.
En pleine nuit, je me réveille, subitement incommodé par une odeur forte de brûlé, je m’assois pour réaliser ce qu’il se passe ; j’allume ma lampe de chevet et , nom de D. , je vois  l’édredon à califourchon sur le petit chauffage électrique … ça ne peut pas faire bon ménage tout ça !
Je passe à l’action, à l’image de Flash GORDON, un de mes héros de l’époque :  Je me mets à tenter d’éteindre énergiquement le départ de feu, en écrasant, avec mes pantoufles, les parties chaudes du tissu , il y a des plumes partout… et ça marche ; quelques minutes plus tard,  il n’y a plus de fumée, plus de danger ; je me rendors aussitôt , crevé mais rassuré.
Le lendemain, mon père est surpris de l’état de ma chambre, ma mère aussi ; « tu aurais du nous appeler !  C’est bien ce que tu as fait, mais c’est très dangereux. D’autant plus qu’on aurait pu tous y passer. » Je baisse les yeux.
Plus tard, lors des réunions de famille, mes parents parleront de cet évènement sous forme d’exploit, ce qui me fera plaisir et me donnera l’espace d’un temps, l’étoffe des héros….
Plus tard, au Service Militaire, je me retrouverai, par le plus pur des hasards… au Service Incendie Sauvetage de la caserne de DAX !!!
 

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