Roman : "Au cœur de la tempête" (12)

Publié le par M. P.

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU

12

 

Les jours de grisaille, la brume qui s’étalait sur le versant opposé, laissait croire qu’un génie venait de peindre la mer à l’horizon. Ce lieu magique avait cette faculté  de changer de couleurs à tout moment, si bien qu’elles ne s’en lassaient pas. Cet endroit les charmait, les envoûtait, leur laissant la sensation de le découvrir à chaque fois comme si c’était la première. Et de découvrir également comme il est surprenant de sentir combien  la nature peut être à ce point salutaire. Le calme qui règne en ces endroits génère une sensation de bien-être dans une communion allant jusqu’à l’osmose. La nature a ce pouvoir constant de vous émerveiller et de vous purifier tel un bain de jouvence.
Votre moral, parfois en berne, phagocyté par de mauvais esprits, se trouve exempt de toutes pensées négatives, dans ces lieux sains qui ont le pouvoir d’éloigner tout ce qui est faux ou retors. Après ce détour, Candice pouvait retourner sereine à son travail, accomplissant les tâches du mieux que possible. Une nuit de novembre où elle était de garde, les pompiers avaient emmené un jeune homme de 26 ans, victime d’une agression. Son corps contusionné était couvert d’hématomes et son visage baignait dans le sang. L’arcade sourcilière droite avait éclaté suite à des coups portés au visage. Il était également atteint d’un traumatisme crânien et souffrait d’une fracture du maxillaire supérieur. Opéré d’urgence, il avait été placé en soins intensifs. C’était elle qui fut chargée de sa surveillance. Le visage de ce jeune homme était tuméfié à tel point qu’il ressemblait à un monstre.
Sa vie n’était pas en danger. Aussitôt que l’anesthésie ne fournirait plus son effet, il allait se réveiller.
La morphine alors administrée devrait atténuer ses douleurs.
Après quatre nuits de garde, Candice pourrait enfin retourner dans son village pour trois jours de repos.
En attendant, il ne lui tardait qu’une seule chose, retrouver sa chambre pour se reposer de cette nuit particulièrement stressante et mouvementée qui l’avait laissée complétement abasourdie.
En effet, malgré les antidouleurs qu’elle avait administrés à son patient, son sommeil très agité l’avait tenue en haleine toute la nuit.
Les nuits suivantes, toutes aussi semblables, ne lui avaient laissé aucun répit et ceci malgré une nette amélioration de son état.
Cet être nerveux vivait dans l’angoisse de rester défiguré. Les œdèmes se résorbaient normalement.
Il avait constamment besoin d’être rassuré et Candice tentait vainement d’être sécurisante et convaincante, si bien qu’il demandait toujours après elle.
Ainsi, lorsqu’il apprit qu’elle allait partir en congé pour trois jours, il lui confia qu’elle allait beaucoup lui manquer. Elle le soupçonnait de s’être attaché à elle comme à une bouée de sauvetage.
Il l’appelait « Son étincelle » lui confiant s’être réveillé  d’un rêve dans lequel il l’apercevait lui indiquant une lumière au bout de la nuit.


 

(A SUIVRE)
 

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