Roman : "Au cœur de la tempête" (14)
cœur
Sa présence aussi proche engendrait en elle un sentiment plus ou moins confus de mal-être.
Un embrouillamini de questions fusionnait dans sa tête ; Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Pourquoi avait-elle si facilement accepté cette invitation ? N’avait-il pas l’intention de lui faire la cour ? Est-ce qu’elle n’était pas en train de tomber amoureuse ?
Elle avait répondu de façon spontanée et amicale à son invitation. Mais là, elle sentait qu’elle perdait totalement le contrôle de cette situation confuse et ambigüe.
Ce questionnement soudain, auquel elle ne pouvait apporter aucune réponse, résonnait en elle dans un trouble infernal. Il commanda une bouteille de champagne.
Puis, il lui tendit un petit paquet :
- Pour me faire pardonner, susurra-t-il, novembre est bien votre mois de naissance ? J’ai pensé que cela vous ferait plaisir.
Dans un écrin de velours noir, brillait une étoile scellée sur une fine chaîne en or blanc. Au cœur même de cet astre, venait se perdre un minuscule diamant qui suscita tout de suite son regard. Puis il ajouta :
- Appelons cela : ma bonne étoile ! Pour ne pas oublier cet instant magique où je suis revenu à la vie. Considérez que c’est grâce à vous.
Elle rougit. Il lui tendit une coupe de champagne.
- Santé ! lança-t-il en avançant son verre pour trinquer.
Jamais son cœur auparavant n’avait battu si fort.
Elle essayait de ne rien laisser paraître de ce trouble envahissant qui la paralysait.
Elle avait à la fois envie de fuir et de rester.
Jamais personne, auparavant, ne lui avait offert un cadeau aussi précieux. Tout son être était en émoi et ce moment enchanteur comme un instant d’éternité.
Comme si la vie, soudain, venait de s’arrêter. Instant de bonheur pur et inoubliable!
Et ce visage au sourire ensorceleur, plongeant sur elle comme un tsunami.
Pouvait-on parler de coup de foudre ?
Un si petit instant pour un si grand moment !
Comment la vie peut-elle basculer en une si petite seconde ? Surtout quand on s’y attend le moins.
Il la dévisagea et se mit à rire, peut-être pour l’avoir vue rougir ? Cela n’amendait pas son désarroi.
- J’aime vous voir ainsi, fragile et rebelle, tremblante et désirable, touchante et inaccessible. Susurra t-il.
Jamais personne auparavant ne lui avait parlé de la sorte, aucun de ses petits prétendants n’avaient eu cette verve. Le champagne favorisait sa détente, calmait ces émotions nouvelles qui l’étreignaient.
Elle se sentit légèrement vaporeuse. C’était à la fois agréable et douloureux, apaisant et inquiétant.
Sa faconde lui laissait cependant la possibilité de se détendre un peu.
(A SUIVRE)