Regards philosophiques (212)
Thème :
« Le rêve est-il plus important que sa réalisation ? »
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Dans une nouvelle, un chercheur va passer toute sa vie pour retrouver le tombeau de Charlemagne et lorsque, déjà âgé, il l’a enfin retrouvé, il est heureux comme tout ; c’était le but de toute sa vie. Et puis, tout à coup, sa joie retombe. Il revient sur tout le trajet, tout ce chemin de vie, il revoit tous ceux qui ne sont plus, tous ceux qu’il a côtoyés. Il s’aperçoit qu’il n’a rien fait d’autre pendant tout ce temps que poursuivre ce rêve. Et là, tout à coup, il n’y a plus rien, plus de grand projet.
Ce thème se retrouve dans d’autres ouvrages, où lorsque le but est enfin atteint, c’est le sentiment d’un grand vide.
Alors ! C’est bien d’avoir un rêve, mais un seul rêve qui oriente toute une vie, ce n’est pas possible, parce que, comme on le voit avec bien des exemples, une fois le rêve abouti, il y a quoi après ?
Par contre, avec plusieurs rêves, plusieurs chemins, c’est mieux ; si l’on échoue sur l’un, il reste les autres.
Et puis, nous avons tous nos rêves, des rêves partagés, même si nous savons qu’hélas, ils ne sont pas tous réalisables. C’est le cas, entre autres, de la lutte contre la faim dans le monde, ce qui n’empêche pas le combat.
En revanche, quelqu’un qui n’a aucun projet d’avenir, qui ne lit pas, qui n’a pas de passion, qui ne nourrit aucune espérance, est-ce que c’est vraiment vivre ?
Et enfin, au moment de son arrestation en 1943, Tristan Bernard a cette phrase : « Jusqu’ici nous vivions dans l’angoisse, maintenant nous allons vivre dans l’espoir. »
(A SUIVRE)
Extraits de restitution d'un débat du café-philo
Avec nos remerciements