Roman : "Au cœur de la tempête" (20)

Publié le par M. P.

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU

20


Elle n’avait pas remarqué cela au début de leur relation. Peut-être n’avait-il pas osé s’ouvrir réellement ?
Plus elle le connaissait, plus elle découvrait cet être tourmenté qui cachait de profondes blessures.
Ses journées passaient à l’attendre. Elle lui mijotait ses plats préférés. Elle s’initiait également à la pâtisserie, piochant des recettes ici et là qu’elle suivait à la lettre.
Elle lisait, écrivait souvent à Rémi et à Claire.
Eux, lui envoyaient régulièrement des photos de Faustine.
Quelquefois, elle prenait le train pour leur rendre visite, mais c’était compliqué.
Elle rentrait tard et cela contrariait fortement Joël.
Un jour, Evelyne, une ancienne collègue, lui avait téléphoné. Elles étaient allées faire un tour en ville.
A leur retour, Joël avait bien fait sentir que cette présence n’était pas désirée. Cette amie, n’avait plus donné la moindre nouvelle de sa part. Quant à Joël, il avait boudé pendant trois jours. Si bien que Candice avait hésité à retourner vivre à Adé. Mais leur couple avait vite retrouvé le bonheur suprême. Ces moments de sérénité la rendaient de nouveau plus forte, toujours bercée par la douceur de cet amour profond retrouvé. Lors de sa visite, Evelyne lui avait évoquée la disponibilité d’un poste vacant auquel elle aurait pu prétendre. Mais il n’en était nullement question. Joël désirait qu’elle soit toute à lui, considérant que c’est à l’homme de nourrir sa famille.
- Candice, déclarait-il sans détours, ta place est ici. J’ai besoin de te savoir là quand je rentre.
C’est par amour pour toi que je te veux toute entière à mes côtés. Ton travail et ses contraintes détruiraient notre union à petits feux. C’est bien pour préserver notre couple que je te garde ici. Tu n’es pas malheureuse, tu peux tout gérer comme tu veux, n’est-ce pas ?
Bien sûr qu’elle était heureuse, hormis ces périodes de crise où son caractère impulsif le rendait presque insupportable. De cela, elle n’en dit rien par peur de gâcher cet instant merveilleux. Instant qui lui renvoyait les éclats de son sourire. Ces éclats de bonheur que l’on ne prend pas toujours la peine de savourer mais que l’on regrette sitôt passés.
Durant les vacances d’été, ils étaient allés à Collioure. Elle avait écrit à Claire et à Rémi ainsi qu’une carte pour la famille Thieulet qu’elle n’oubliait jamais.
Elle leur évoquait la beauté de cette ville romantique ornée de grands massifs de lauriers qui abondent dans les venelles ensoleillées.
Les peintres adulaient ce lieu où la lumière intense apporte à chaque élément son caractère unique, presque irréel.
Et combien elle les comprenait !
Tout semblait si irréel !
Elle était en train de vivre une lune de miel.
Joël, malgré ses défauts, resplendissait à ses yeux.
Cette passion rendait tout son être frivole, emplissant  ses rêves arrosés de soleil où le jour ne s’éteint jamais, où le frisson implose en vous à la moindre caresse du vent, où le ciel est hypnotisant et les parfums hallucinogènes.


 

(A SUIVRE)

 

Publié dans culturels

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article