Roman : "Au cœur de la tempête" (24)

Publié le par M. P.

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU

24

- Et moi, fier de savoir que mes grands-parents ont sauvé des vies en cachant des juifs pendant la guerre ! Clama Daniel en regardant sa mère.
Pauline ne dit rien, mais elle eut un léger sourire et son regard brillait, empreint de fierté et de satisfaction. Son fils avait su répliquer intelligemment, trouvant les mots justes en réponse à ces propos déments qu’elle trouvait véreux.
Léon, lui non plus, n’aimait pas entendre ce genre de propos xénophobes. Il pensait que ces paroles acérées, souvent  emplies de haine et d’irrespect, étaient la honte de notre République. La Gaule était loin de tout ça.
Léon, lui, savait nos ancêtres morts pour la Patrie.
Ces derniers, aidés de surcroit par des populations étrangères et coloniales, avaient acquis des valeurs bien plus humanistes, valeurs issues du siècle des lumières, entre autres.
Il savait aussi, qu’il ne sert à rien de perdre son énergie à discuter face à ce genre d’individus aux idées arrêtées, idées courtes, égoïstes, sans aucune éthique.
Il en avait côtoyés des gens de son espèce dans sa vie et bien plus qu’il n’en aurait voulu.
Souvent, des profiteurs du système, des escrocs, comme on dit ; « Des gens pas comme il faut ! »
Certains sans éducation, sans valeur morale, d’autres  pensant qu’il suffisait d’être Français pour se donner tous les droits, surtout face à des étrangers.
Ce sentiment de supériorité gonflait leur orgueil.
Si bien que, lorsque les Espagnols, les Italiens, et bien plus tard, les portugais arrivèrent en France, n’hésitant pas à prendre les travaux les plus difficiles, souvent mal payés, on ne put empêcher le mépris de certains envers eux.
Mais, bien heureusement, la majorité des Français avait éprouvé du respect et de la considération pour ces nouveaux venus. C’est pour cela qu’il faisait confiance à la France, à son devenir ainsi qu’à sa capacité à surmonter la crise économique, et sociale de ce fait.
Son fils avait cloué le bec à cet « Astérix » et ça lui suffisait bien. Lui, qui était resté assez discret jusque là, se manifesta alors en levant sa coupe de champagne vers Faustine :
- Cette génération est l’avenir de notre pays, je lève mon verre à Faustine en lui souhaitant des jours meilleurs !
Toujours très pacifiste, il avait senti le vent tourner et, de façon très diplomate, avait su disperser les esprits dissidents, réinitialisant une accalmie soudaine.  
Rémi, à la demande de Claire, avait entonné :
« Aqueros mountagnos ! » de sa belle voix de baryton et Faustine s’était endormie.
Claire avait suggéré que Candice et Joël restent pour souper, mais Joël ne souhaitait pas rentrer trop tard.
Ils s’étaient donc quittés, Candice promettant de proches retrouvailles.
 


 

(A SUIVRE)

 

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