Roman : "Au cœur de la tempête" (27)

Publié le par M. P.

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU

27

 

Elle savait pourtant que rien n’est facile dans la vie, que tout se mérite, que personne n’est parfait.
Et même si la perfection n’existe pas, cela ne nous empêche t-il pas d’y tendre ?
Mais, les valeurs que ses parents lui avaient inculquées n’étaient pas identiques à celles que prônaient Joël.
Cependant, elle remettait tout en doute. Elle passait son temps à se questionner, se remettant sans cesse en question. Mais ce monologue ne l’aidait pas pour autant à avancer. Si elle essayait d’engager toute conversation cherchant à faire évoluer leur couple et par là-même leur relation, Joël lui reprochait de se poser trop de questions :
- Ne viens pas me prendre la tête avec tes  balivernes !  Tempêtait-il.
Comme il est difficile, parfois, d’avancer sur les chemins hasardeux, là où il nous semble y voir comme un danger. Là où peut-être, il n’y a pas d’issue.
Là où l’on fait sans doute fausse-route.
Avez-vous déjà marché ainsi ?
Avez-vous déjà affronté la nuit noire, avançant pas après pas, sans rien y voir, en se protégeant d’éventuels heurts, les bras tendus vers l’avant ?
Candice marchait ainsi depuis quelques temps, sans trop savoir vers quelle direction aller, ni sans voir si l’horizon s’allume ou non dans le lointain.
Paradoxalement, elle se sentait seule, plus seule en vivant à deux, qu’elle ne l’avait été auparavant.
Et, plus elle sentait la solitude lui peser, plus le manque et le vide s’engouffraient en elle au point de renforcer sa dépendance à cet homme qu’elle espérait, qu’elle attendait, qu’elle désirait, mais qui ne venait pas ou si peu, ou si rarement.
Si bien que ces instants magiques où la tendresse venait s’immiscer sur son être, en devenaient sublimes.    
Bien souvent trop découragée, elle avait pensé le quitter. Puis, l’espoir d’un mieux lui redonnait confiance.
L’amour réparerait cette blessure narcissique qu’elle sentait poindre chez lui.
Elle avait le désir de soigner les failles et les faiblesses de cet homme aux abords rudes et indestructibles, qui cachait une grande fragilité intérieure.
Cette ambivalence, rendait cet être encore plus attachant et irrésistible, dégageant ce charme étonnant et unique qui l’attirait au point de ne plus pouvoir s’en défaire.
Elle saurait lui apprendre à aimer, quitte à s’y brûler les ailes, au risque de porter atteinte à sa propre estime, restant seule avec son fado.
Conscients de l’importance de protéger la fragilité de l’enfance, ses parents tout d’abord, puis, Rémi par la suite, lui avaient donné tout l’amour qu’ils pouvaient lui offrir.
Cet amour inconditionnel, meilleure béquille possible qui vous soutient et vous aide à relever la tête en cas de coups durs.

 

 

(A SUIVRE)

 

Publié dans culturels

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