Roman : "Au cœur de la tempête" (32)

Publié le par M. P.

 

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU


32


Étais-je prête à tourner la page ?
A me détacher de lui ? Pas si sûr !
Qu’avais-je à gagner en restant à ses côtés, sans y être vraiment ? Qu’avais-je à réparer ? Que fallait-il que je me prouve ? Pourquoi m’obstiner de la sorte ? Ainsi, se questionnait-elle. Ce désir fort d’être aimée, coûte que coûte, devenait, chez elle, une obsession.
Comment sortir alors de cette impasse ? De ce piège qui se refermait sur elle ? Ne devenait-il pas malsain et dangereux de poursuivre l’aventure ?
Le résultat étant qu’il lui était soudain paru impossible de changer la situation, en fait, de changer cet homme qui commençait à devenir anxiogène pour elle.
Aurait-elle la capacité de le quitter, de s’en séparer ?
Là, était toute la problématique ! Faire le deuil !
Elle s’efforçait, malgré cela, de garder espoir, se disant :
« Aie confiance en la vie, il y aura des jours meilleurs ! » Ce serait si bon de voir renaître les beaux jours.
En attendant, elle profitait du temps présent.
Rémi lui avait envoyé des chocolats pour son anniversaire. Elle lui avait téléphoné pour le remercier, lui vantant les bienfaits de leur petite  escapade à Arcachon.
Quelques temps après, en ce début d’après-midi où Joël venait à peine de partir travailler, la sonnette avait retenti. C’était Rémi ! Venu faire quelques emplettes sur Pau à l’occasion des fêtes de Noël, il avait voulu lui faire la surprise de cette visite inattendue.
Il avait trouvé l’appartement un peu austère, mais certes luxueux. La nouvelle coiffure de sa sœur lui avait plu.
Malgré sa mine un peu plus reposée, il avait remarqué les traits tirés sur son visage émacié :
« C’est cette angine qui m’a sacrément fatiguée ! Et cette fièvre qui ne tombait pas ! » Lui avait-elle explicité.
Puis, ils étaient allés en ville. Elle l’avait aidé à choisir une robe pour Claire ainsi que quelques jouets pour Faustine.
Joël laissant toujours un peu d’argent pour les courses ou autres, elle s’en était servie pour offrir une écharpe à son frère, une broche pour Claire et un tableau d’éveil pour sa petite filleule adorée. Rémi avait insisté pour lui payer un nouveau jean. Finalement, elle avait perdu une taille de pantalon mais ça lui allait plutôt bien.
Son visage avait retrouvé le bonheur, le vrai. Elle se sentait de nouveau légère et pleine de vie.
Avez-vous remarqué combien la source du bonheur se diffuse dans tout le corps au point de vous offrir la sensation de voler comme un ballon de baudruche rempli d’hélium ? Ils s’étaient quittés le cœur serré mais heureux de ce merveilleux moment passé ensemble. La voix de Candice tremblait lorsqu’il monta dans sa voiture :
 - Au revoir, Rémi et encore merci ! Lui avait-elle murmuré.
- Salut Candice ! Prends soin de toi. A bientôt ! On t’attend tous, à Adé, avec impatience.
Elle l’avait regardé démarrer, puis elle  était rentrée très vite. Cette dernière image lui faisait mal.
 

 

(A SUIVRE)

 

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