Roman : "Au cœur de la tempête" (35)
Elle sentit sa gorge se serrer davantage, l’angoisse envahissant maintenant tout son être suffoquant de peur et de douleur. Sa respiration devenait incontrôlable.
La panique, ayant atteint son paroxysme, lui exhorta un cri féroce venu du plus profond de ses entrailles, la laissant vidée, inerte, couchée à terre.
Elle n’arrivait plus à bouger, respirant à peine.
Elle ne pouvait même plus parler.
Paralysée, elle était paralysée de peur.
Tout son être figé au sol semblait vouloir la quitter.
Elle était morte de trouille.
On venait de frapper à la porte. Elle ne pouvait même pas articuler un mot. Aucun son audible ne sortit de sa bouche.
On avait encore frappé, puis plus rien.
Cependant, quelques minutes suffirent aux pompiers pour arriver sur les lieux, suivis de près par le Samu.
Sa voisine, inquiète, qui avait entendue crier, avait alerté aussitôt les secours.
Ils avaient fracturé la porte. Ils lui avaient administré un cocktail suffisamment fort pour qu’elle retrouve très vite ses fonctions.
Le visage have, la petite mamie la regardait, émue aux larmes, comme si c’était elle qui se sentait mal.
Candice venait de faire une crise de tétanie.
En quelque sorte, madame Richard lui avait sauvée la vie.
Le médecin du Samu souhaitait qu’elle soit conduite aux urgences, mais Candice se sentait mieux maintenant qu’elle n’était plus seule.
Elle avait essayé de dédramatiser la situation.
Comme elle était infirmière, ils avaient accepté qu’elle reste là, la laissant aux bons soins de madame Richard.
Elle l’avait croisée souvent, cette petite dame aux cheveux blancs, lorsqu’elles se rencontraient au bas des escaliers, après le passage du facteur. Candice avait bien perçu sa joie lorsqu’elle recevait des nouvelles de ses enfants et petits-enfants, toujours dans l’attente de les voir revenir au pays. Elle avait invitée Candice à passer un moment chez elle et comme cette dernière avait froid, elle lui avait préparé une tisane sucrée au miel, le meilleur des remèdes à son avis. L’averse avait saisi tout son corps transi par sa froidure assassine, la laissant tremblante et désemparée.
Candice regardait, depuis la fenêtre, les lumières oblongues des réverbères emprisonnées dans les flaques d’huile noire ruisselant sur l’asphalte.
Le trop plein d’émotions semblait déborder de son cœur tout comme l’eau qui ruisselait, se déversant sur cette route inondée. Comme elle s’était sentie seule et abandonnée dans ce marasme étourdissant !
A la fois triste, en colère et bouleversée, elle avait éprouvé le besoin de raconter ses déboires à sa voisine.
Il lui était indispensable de parler à quelqu’un.
Quelqu’un capable de l’aider à y voir plus clair, afin de mieux comprendre et d’analyser ce qui lui arrivait.
Cette brave femme la mettait en confiance.