Roman : "Au cœur de la tempête" (39)

Publié le par M. P.

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU

39

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IV – Le combat

Mener le combat

De sa vie face à soi-même :

Ciel bouleversant !

Ainsi, Candice n’avait pas eu d’enfant de lui.

En y repensant, elle remerciait la vie que les choses se soient passées ainsi. La seule erreur peut-être se trouvant dans le fait d’avoir connu cet homme. Mais, fallait-il qu’elle passe par cette étape-là pour atteindre plus de lucidité, pour être plus mature et apprendre combien l’espèce humaine peut parfois être barbare au point de vous dévaster. Cette leçon de vie l’avait aidée à grandir et à tourner la page. Elle croyait bien en avoir fini avec tout ça. Mais un soir, à la fin de son service, alors qu’elle s’apprêtait à monter dans sa voiture, une voix la fit sursauter :

-  Bonsoir Candice ! Comment vas-tu ? 

Elle sentit que ses jambes ne la portaient plus.

Il l’attendait ! L’avait-il suivie ? Le parking était désert.

Il faisait sombre malgré quelques réverbères allumés.

Sans le distinguer vraiment, Candice comprit, reconnaissant le son de sa voix. C’était donc lui ! Plus il se rapprochait et plus son cœur battait la chamade. Non pas par amour, comme ce fut le cas auparavant, mais par peur. La peur de sentir de nouveau l’animal l’enserrer de ses crocs pour ne plus la lâcher.

- Tu ne dis rien ? Tu n’es pas contente de me voir ? Moi, il y a longtemps que j’attendais ce moment. 

Sa gorge était sèche et nouée, ne laissant sortir qu’un son à peine audible. Elle eut à peine la force de bafouiller quelques mots inintelligibles :

- J’ai écrit … je t’ai demandé … laisser tranquille … t’aime plus ! 

Il était tout près d’elle maintenant.

Comme elle s’apprêtait à monter dans sa voiture, la main de Joël saisit fortement son bras, la faisant pivoter, son dos percutant violemment la portière arrière de son véhicule.

Candice sentit alors son souffle sur elle. Son haleine fétide lui donnait la nausée. Comment avait-elle pu aimer cet être répugnant qui la malmenait ? Se demanda t-elle.

Dans le silence lourd et inquiétant de cet endroit morbide, on entendit les pas de quelqu’un. Certainement une de ses collègues qui regagnait également sa voiture ? Le bruit des talons hauts sur le bitume se rapprochait d’eux.

Faisant diversion, Candice en profita pour réagir, son instinct de survie la poussant à aller au combat. Son pied shootant sur le ventre de Joël, elle l’expulsa de toutes ses forces, étonnée encore de la puissance avec laquelle elle avait agi. Il recula d’environ un mètre.

Cela avait suffit pour permettre à Candice d’entrer dans sa voiture et d’en bloquer l’accès. Les mains moites, elle  tremblait lorsqu’elle activa la clé de contact. Le moteur se mit à ronronner. Elle vit alors son visage morbide collé sur sa vitre. Les yeux semblaient lui sortir des orbites.

Elle pensa qu’elle venait d’échapper à un fou furieux.

Par chance, elle avait réussi à démarrer.

Elle sentit tout son corps  trembler des pieds à la tête.

Son cœur tambourinait si fort qu’elle en avait mal à la poitrine. Durant le trajet, elle ne cessait de regarder dans le rétroviseur au cas où il l’aurait suivie. Il fallait qu’elle appelle Rémi. Elle avait besoin d’être rassurée.

 

(A SUIVRE)

 

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