Roman : "Au cœur de la tempête" (40)
Son frère l’attendait devant la maison ainsi que Claire.
Il n’y eut pas d’autres incidents, ni durant la soirée, ni par la suite d’ailleurs.
Joël avait-il compris que son appel était sans espoir ?
L’avait-elle totalement dissuadé de continuer à la harceler ?
Les messages téléphoniques avaient manifestement cessé. Malgré tout, Rémi avait accompagnée Candice jusqu’au commissariat afin qu’elle signe une main courante. Elle restait méfiante et vigilante, ne regagnant plus sa voiture sans y être accompagnée.
Ses supérieurs ainsi que les personnes de son service avaient été informés des épreuves qu’elle venait de traverser. Quelquefois, elle allait au cinéma avec certaines de ses collègues, devenues amies. Elles la sollicitaient pour venir boire un verre ou sortir dans les pubs qu’elles avaient l’habitude de côtoyer. Mais Candice, réticente à ce genre de sortie, ne se sentait pas prête à revivre une autre aventure. Toutes ses collègues attendaient avec impatience les congés d’été. Certaines iraient à l’étranger, d’autres dans leur famille, la plupart au bord de la mer.
Claire et Rémi avaient programmé un séjour d’une semaine sur la côte landaise. Ainsi, début août, Faustine pourrait profiter à loisir des joies de la plage.
Sachant que Candice n’aurait aucun congé avant le mois de septembre, ils hésitaient à partir. Ils allaient lui manquer terriblement, mais une semaine passe vite et Léon et Pauline ne partaient pour Sète qu’à la fin du mois d’août.
Candice avait rassuré Rémi, lui promettant de lui donner de ses nouvelles, matin et soir.
En ce début du mois d’août, il y avait eu la canicule.
Candice donnait régulièrement de ses nouvelles comme promis, à Claire et à Rémi.
Faustine profitait du grand air marin. Elle appréciait les jeux d’eau et de sable, si bien qu’il leur était difficile de l’en sortir. Seul bémol, les moustiques l’avaient dévorée. La semaine avait passé vite, c’était déjà vendredi.
Ce soir là, Monique terminait son service à 22 heures, tout comme Candice. Cette dernière se rendant sur Tarbes, proposa à Candice de la suivre jusqu’à chez elle, histoire de la raccompagner.
Une fois arrivée, Michka l’accueillit en poussant de petits jappements. Le pauvre ! Il devait commencer à s’ennuyer de son maître. Elle lui remplit sa gamelle de croquettes, vérifiant que son seau contenait toujours de l’eau. La chaleur étouffante de la journée ne l’avait manifestement pas éreinté. Candice téléphona à Rémi pour le rassurer que tout allait bien. Ce dernier lui confirma leur retour pour le lendemain soir. Heureuse de retrouver la maison, Candice poussa la porte, quand son corps fut brusquement propulsé dans la pièce. Un cri étouffé sortit de sa gorge. La porte venait de se refermer. A cet instant, elle comprit qu’il était revenu. Cette violence la laissa un instant en état de choc. Que devait-elle faire ? Rien, sinon espérer que la folie délétère de cet homme ne vienne emporter la nuit dans un sinistre incoercible.