Roman : "Au cœur de la tempête" (44)

Publié le par M. P.

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU

44

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Quel beau discours basé sur le mensonge et l’espièglerie !

- A quoi penses-tu ?  Ajouta-t-il tout en l’observant.

Candice continuait pour autant à fixer les persiennes :

- Je pensais à Michka ? Ce chien est un très mauvais gardien, dit-elle naïvement, il accueille les gens sans aucune retenue, sans aucune méfiance, y compris les inconnus. 

Et ça, c’était vrai et il le savait bien.

- A moins qu’il ne s’agisse de Léon ? Sacré bonhomme ! Toujours inquiet pour moi, comme de son propre enfant ? 

Rétorqua t-elle.

Et ça, il le savait bien aussi.

Alors, afin de la tranquilliser, ou plus exactement de se débarrasser de cette éventualité gênante, il ajouta :

- Tu veux que l’on aille vérifier ? Ainsi, tu seras rassurée ? 

Candice se leva en gémissant, soutenant son bras.

Il prit compte enfin de sa douleur, l’aidant à marcher.

Dehors, la chaleur remontait de la terre, étouffant l’air après cette journée caniculaire.

Candice appréciait la fraîcheur conservée dans leur vieille maison  aux murs épais et empierrés.

Après avoir jeté un œil au-dehors, ceci les dissuadant de toute menace, ce dont elle se doutait fortement, Candice se dirigea vers l’entrée suivie de son bourreau.

En se retournant une dernière fois, elle dit :

- Léon, c’est toi Léon ? 

- Tu vois bien qu’il n’y a personne ? Allez ! Rentre maintenant ! 

Elle savait bien que le coin serait désert, mais elle avait tenté sa chance, au cas où … Sait-on jamais ? Seul, Michka guettait les mouvements de la nuit. Elle savait aussi qu’elle devait gagner du temps. Elle avait eu l’idée de lui proposer de prendre un verre. Il n’avait pas refusé. Là, elle constata qu’il était à peine 23 heures. Comme les secondes avaient été longues ! Le temps semblait s’être arrêté sur la touche pause. Elle en était désemparée ! Lui, l’étreignait de ses mains rugueuses et féroces. Il lui disait être heureux de l’avoir retrouvée, lui expliquant ses ruses pour la suivre, ses méthodes pour l’espionner, son attente, longue, patiente, jusqu’au moment opportun où il avait enfin pu l’atteindre. Il lui promettait que la nuit serait douce et que demain serait un jour nouveau.

- Je te désire plus que tout ! J’ai tant espéré ce moment où nous serions si proches, unis comme au premier jour. 

Il évoquait leurs premiers instants, leur rencontre était un miracle. Candice espéra vivement que le miracle se produisit plutôt en sa faveur à elle ? Parler, parler, elle devait le faire parler. Comment éviter de subir son corps et cette étreinte ? Ce corps, qu’elle avait tant attendu et qui lui était, à ce jour, étranger. Ce corps qui l’horripilait et qu’elle n’aurait jamais voulu connaître. Joël parlait maintenant, disant « nous », promettant tout ce que sa bien-aimée souhaitait. Il lui suggéra :

- Nous pourrions même envisager d’avoir un enfant.

 

(A SUIVRE)

 

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