Roman : "Au cœur de la tempête" (47)
Candice était à deux doigts de plonger dans un état second, quand la porte s’ouvrit brusquement :
- Police ! Ne bougez plus, vous êtes cernés !
Avant même de comprendre ce qui se passait, il s’était retrouvé menotté.
- Vous êtes bien Joël Valeau ? Répondez ! Ordonna le brigadier.
- Mademoiselle Camille Lassalle ?
- Oui ? Avait-elle murmuré à moitié assommée.
- Votre frère vient de déposer une plainte contre cet individu pour violation de domicile et pour harcèlement. Confirmez-vous ces faits ? Mademoiselle, vous ne vous sentez pas bien ? S’exclama t-il.
- J’ai besoin de soins, s’il-vous-plaît ! Je crois m’être cassée le bras lorsqu’il m’a projetée à terre. Murmura-t-elle en le signifiant du regard. Elle ne pouvait plus le nommer. Il était devenu un intrus, un étranger, un ennemi et rien désormais ne pouvait plus les lier.
Elle lui demanda juste de sortir de sa vie, de ne plus jamais l’approcher, de ne plus l’importuner. La police l’avait embarqué, conseillant à Candice de déposer plainte contre lui, afin qu’il sache que tout citoyen a des droits mais aussi des devoirs.
- Qu’en penses-tu ? Avait-elle rétorqué, en le regardant dans les yeux. Il était sorti de la maison la tête basse, sans broncher, humilié et déconcerté, sous le regard satisfait de Léon et Pauline, ainsi que de Michka.
Sacré Michka ! Il ne lui manquait plus que la parole.
Ce chien était doté d’une intelligence exceptionnelle. Michka ! Nom d’origine polonaise, signifiant « Renard », choisi par Rémi en rapport à son poil fauve et son museau pointu, caractérisait désormais sa ruse.
Ce chien malicieux lui avait sauvé la vie.
En effet, ils avaient appris que Joël avait eu des démêlés avec la justice il y a trois ans de cela. Impliqué dans des affaires louches sur d’autres départements, son casier judiciaire n’était pas vierge.
Candice ne le revit que lors du procès où il avait fait son mea-culpa. Il avait écopé d’un an de prison avec sursis accompagné d’une amende de deux mille euros en faveur de sa belle. Quant à elle, elle avait eu presque un mois d’arrêt maladie suivi de rééducation suite à une fracture de la clavicule. En cette fin d’année, l’affaire était close. A l’occasion du Nouvel An, Madame Richard leur avait donné quelques nouvelles : après une année de vie commune avec une dénommée Héloïse avec laquelle il avait eu un fils, le couple s’était séparé en ce début 2014. La mère et son enfant avaient quitté les lieux peu de temps après l’accouchement.
Candice était sortie de ce naufrage, encore abasourdie par la tempête qui avait emporté son navire et par laquelle elle avait bien failli se noyer.
Elle réalisait à quel point tout lui avait manqué : sa maison et sa sécurité, ses proches et leur douce affection, leur tendresse, sa chère et précieuse liberté… tout lui revenait en vrac, envahissant son cœur de sanglots éclatés.