Roman : "Au cœur de la tempête" (48)
V - Renouveau !
Renouveau, voilant
Sur sa vie recommencée
Le flux du passé.
Depuis ce fameux jour, Candice ne cessait de ressasser ces derniers instants. Les pensées s’embrouillaient dans sa tête. Elle avait besoin de se réconcilier avec elle-même. Elle s’en voulait d’avoir été ainsi dupée par cet homme fourbe qu’elle avait tant aimé. Comment avait-elle pu se voiler la face à ce point ? Mais qui aurait pu imaginer le degré de perversité qu’il trimballait ?
Lorsque l’on désire tant que la vie soit belle et que tout aille bien, on met de côtés les aléas du quotidien, on fait des concessions, on évite les malentendus, on tait même jusqu’à sa colère, l’essentiel étant d’être aimé.
Mais l’amour s’offre à nous avec tant de mystères, tant de facettes aussi troubles les unes que les autres. On va même parfois jusqu’à chercher l’impossible, l’inaccessible, pour un instant unique qui n’appartient qu’à nous.
Mais pourquoi ce schéma plutôt qu’un autre ?
Pourquoi ce choix ?
Candice ressassait et ressassait sans cesse ces moments si forts émotionnellement. Elle avait besoin d’en parler, de digérer tout ce mal qui la rongeait. Claire se montrait à l’écoute, présente et disponible autant qu’elle le pouvait. Candice éprouvait le besoin d’évacuer la douleur de cette violence accumulée. Elle espérait et elle désespérait sans cesse, se sentant souvent comme abandonnée par la providence dont elle cherchait les signes sans les voir.
La providence ! Malgré tout, elle l’avait toujours accompagnée, la surveillant, la guidant sans qu’elle ait pu en avoir réellement conscience.
Lorsque tout allait mal, Candice se disait ;
« Y aurait-il quelque chose à faire ? Une porte à ouvrir ?
La passion la rendait aveugle !
Mais avec le recul, elle sait maintenant cette force infaillible qui l’habite, agissant sur elle, à son insu.
Ne vous est-il jamais arrivé de vous dire :
« Pourquoi ai-je agi ainsi, ai-je dit cela plutôt qu’autre chose ? Qui en a véritablement les commandes ? Suis-je l’unique décideur de ma gouverne ?
Et ce fameux soir, au moment le plus critique de leur relation, alors que Candice sentait si fortement le besoin de gagner du temps, elle avait appelé Léon.
Et c’est Michka, envoyé par le hasard, chargé d’une mission extraordinaire, qui lui avait sauvé la mise.
A ce jour, elle se laisse porter par le destin.
Sur son voilier aux ailes blanches, elle sent comme une vague de calme l’envahir dans une confiance en la vie renouvelée. La vie ! Logée dans les entrailles chaudes de la terre et dont la sève inépuisable circule dans les veines de la nature et des vivants.
La vie est là ! Partout !
Elle suture son âme blessée, désincrustant le mal avant qu’il ne s’enkyste, ne laissant plus qu’en elle un immense vide capable d’accueillir les parfums d’une jeunesse en plein vol, les douceurs de la vie et peut-être un jour futur un éventuel amour qui aurait cette fois la couleur du bonheur.
La vie est là ! Partout !