Roman : "Au cœur de la tempête" (50)

Publié le par M. P.

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU
50

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Candice vient de poser ses valises au retour d’un voyage tourmenté par un cyclone fulgurant, où un jour sans brume vient ponctuer le trajet de la lave déferlante.

Le volcan éteint, elle reste là, encore hagarde, dans l’alcôve de son bercail. Dans cette forteresse, elle puise le sel et l’eau qui fortifie son être. Elle s’abandonne à toi, la vie, pour que tout recommence, avec une confiance nouvelle, enfin prête à prendre le bonheur à bras le corps pour ne plus le lâcher.

Entendre ruisseler la pluie sur le chemin, sentir le vent frémir dans les feuillages, regarder s’épaissir les nuages sans rougir ni trembler et surprendre le ciel en plein feux d’artifices sans que ses yeux ne cillent ni que son corps vacillent.

Prise dans la tempête de sa vie, elle n’a plus peur.

L’orage peut venir, elle le célèbrera. Qu’importe la couleur du ciel, mis à part la mort, rien n’est grave en soi.

Ne ruinons pas nos vies à ruminer des pacotilles.

Candice  avait fait le serment de ne jamais se laisser abattre. Fidèle à ses pensées, son être résilient l’a dotée de la capacité à se reconstruire.

Par les caprices d’un printemps mitigé où le soleil et la pluie vous assaillent à tour de rôle de chaud et de froid, la météo de ce début juin 2014 s’annonçait resplendissante.

Le beau temps faisait de nouveau son apparition, sous des températures estivales, le soleil dardant Dame Nature de tous ses feux.

Les vacances d’été venaient de commencer pour Candice.

Lors de ses promenades, elle admirait le vert étincelant des prés.

Longeant la route bordée d’arbres encore imprégnés d’humidité, elle savourait la douceur du Zéphyr parfumé d’un mélange d’herbe, de mousse et de terre mouillée.

Elle marchait ou plutôt, elle flânait sur un rythme nonchalant bercé par la complainte du vent.

Les chênes déployaient leur ramure avec fierté, sous le regard timide des champs de maïs qui traçaient leurs défilés de jeunes pousses.

Plus haut depuis la route, on pouvait distinguer les gigantesques châtaigniers descendant des coteaux pour aller rejoindre les vignes.

Dans le bleu du ciel, quelques petits nuages blancs s’amoncelaient puis s’effilochaient, s’étirant comme des barbes à papa.

Le soleil riait en montant plus haut.

Ces jours de solstice au goût de fraise, viendraient, sans tarder, mûrir cerises et framboises.

Après la sinistrose ambiante des jours passés, Candice se sentait légère comme l’air.  

Soudain, elle entendit des pas derrière elle. Quelqu’un se rapprochait à une vitesse impressionnante. Lorsque, très vite, un jogger la dépassa, la faisant sursauter.

 

(A SUIVRE)

 

Publié dans culturels

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