Cinéma : « Le fils de Saul »
« Le fils de Saul »
La manière de filmer en gros plan les visages des personnages, est propre à Laslo NEMES, cinéaste hongrois,
à plus forte raison quand il s’agit de gueules marquées de prisonniers de camps concentrationnaires.
On saisit, ainsi, complètement les émotions à fleur de peau.
L’acteur principal, en particulier, mérite en effet toute notre attention, il attire notre regard.
C’est une des spécificités du film.
L’autre caractéristique :
C’est le questionnement engendré par la situation paradoxale dans laquelle vivent ces prisonniers un peu spéciaux, à savoir ceux imposés par les nazis.
Leur mission : faire le sale boulot, c’est à dire la lessive à la main des sols,
le retrait, sans protocole, des cadavres des chambres à gaz,
la récupération des habits suspendus aux porte-manteaux,
les bijoux dans les poches des vêtements,
l’assistance aux « docteurs » du camps.
Quel dilemme pour ces hommes ! Quel drôle de privilège, s’il en est ! Quelques mois de plus à survivre : comme une deuxième mort !
Que ferions-nous à leurs places ?
C’est la question qui nous revient violemment dans la face… comme un boomerang vicieux.