Roman : "Au cœur de la tempête" (57)

Publié le par M. P.

Roman :
             

Au cœur de la tempête
                                         

                                            Martine POUTOU
57

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Épilogue

Dans un lit de mousse, ma vie aussi s’est laissé bercer par la beauté de ce monde.

En juin 2013, nous avions fêté mes 70 ans, bien que le mot « fêté » ne soit plus d’actualité.

A ces âges où l’on décline un peu plus chaque jour, on ne fête plus ce genre d’événements.

Seul, le temps présent reste appréciable.

Chaque minute de bonheur devient aussi précieuse qu’un lever de soleil.

Je suis retournée passer quelques jours en Andalousie accompagnée de Pierre. Ambre avait souhaité se joindre à nous pour ce court séjour, laissant ses parents à Pornic chez Marie, la mère de Maël, comme ils avaient coutume d’aller chaque été à l’occasion de leurs congés. Cette fois, Ambre avait réussi à négocier ses vacances, loin des rituels qu’elle trouvait parfois ennuyeux. Non pas qu’elle ne se plaisait pas en leur compagnie, elle aimait ses parents et s’entendait fort bien avec sa grand-mère paternelle.

Mais elle rêvait d’aventures et de découvrir d’autres horizons. Très proche de son grand-père, qu’elle adulait, elle avait également besoin de se rapprocher spirituellement de cet autre grand-père, Béni, qu’elle n’avait pas connu mais dont je lui avais si souvent parlé.

Salma, n’avait pas souhaité nous accompagner. Elle n’était surement pas prête à remuer davantage le passé douloureux de son enfance porteur du deuil d’un frère qu’elle n’avait pas connu et fragilisé par le décès de son père. Ambre, quant à elle, souhaitait depuis longtemps connaître ce lieu gravé dans sa mémoire génétique.     

Elle ressentait le besoin de marcher sur les pas de ses ancêtres. Elle avait eu 18 ans en ce début d’année 2014 et venait de réussir son bac scientifique avec mention. Hormis ses cheveux châtains et sa peau mordorée qu’elle tenait de son père, c’était le portrait tout craché de Salma, bien que cette dernière soit plus réservée et plus secrète que sa fille.

Cette part d’ombre et de mystère qui rendaient Salma souvent inaccessible, l’irritaient, déplorant ces non-dits et ce manque de communication qu’elle trouvait parfois stérile. Les blocages, venus de rivages lointains, que Salma avait engoncés jusqu’au tréfonds de son être, habitaient son inconscient et n’en délogeaient pas. Son histoire émotionnelle et affective résonnait en elle sans pour autant émerger au grand jour. Ambre me disait alors qu’elle sentait le besoin d’en savoir plus sur son histoire. Elle était, depuis presque cinq ans, en analyse, suite à de fortes angoisses apparues au début de sa puberté. Depuis, elle s’intéressait de très près à tout ce qui a trait à la psychologie, souhaitant d’ailleurs poursuivre ses études dans ce domaine. Elle aimait bavarder avec moi, me questionnant sur le passé et les êtres qu’elle n’avait pas connus. Elle était curieuse et très bavarde et nous passions de longues heures à discuter de choses et d’autres sans pouvoir s’en lasser. Tout comme elle, j’aimais ces moments affectueux illuminés par sa douce présence, ces discours qui semblaient si futiles mais qui pourtant, nous portaient et nous enveloppaient.

Nous avions pris l’avion de Toulouse en direction de Malaga. De là étant, nous avions loué une voiture afin de nous déplacer dans les environs.

A Nejra, nous avions rendu visite à Rosa-Maria, la cousine de Béni.

 

(A SUIVRE)

 

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