Roman : "Au cœur de la tempête" (62)
Glisse la plume
Glisse la plume sur le papier
Papier de soie où se lie l’encre
L’encre des prés emmitouflés
Emmitouflés d’essences enivrantes
Enivrantes comme l’écume délavée
Délavée par un jour de pluie
Pluie de larmes et de rosée
Rosé verni dans le vitrail des nuits
Nuits qui s’égarent et tardent à rentrer
Rentrer dans la spirale où glisse la plume
Plume d’acier sur mon cœur froissé
Froissé de rêves qui s’allument
S’allument et chantent en fa mi ré
Fa mi ré sur un piano bar
Bar où l’absinthe consumée
Consumée jusqu’à rendre hagards
Hagard le temps désabusé
Désabusé d’espoirs qui s’entremêlent
S’entremêlent et se démêlent sans arrêt
Sans arrêt les mots qui s’amoncellent
S’amoncellent sur le papier
Papier jauni au fil du temps
Temps d’un espace insoupçonné
Insoupçonné comme le jour qui vient et qui m’attend
Attends la vie, attends, et ne pars pas sans moi
Moi qui ai tant à faire, moi qui ai foi en toi
Toi qui viens te blottir au creux de mes pensées
Mes pensées qui, pour toi, sur ma plume, ont glissé !
Glissé comme le temps qui sur ma vie décime
Décime chaque jour que seul l’amour anime.