Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (1)

Publié le par M. P.

Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
                                                        
                                                       Martine POUTOU
 
1
Nouvelle année, nouveau roman de Martine.
Comme le montagnard se laisse prendre,
et même reprendre par la montagne,
nous vous souhaitons, à vous lecteurs,
de vous laisser également prendre, reprendre,
comme nous, au fil des prochaines semaines,
par ces nouvelles aventures romanesques...
Grand merci encore à l’auteure
qui, à nouveau, nous honore de sa confiance.
Ah ! bien belle et riche, la plume qui couche,
pour notre plaisir, notre régal,
de si jolis mots sur tant de feuilles blanches !
Ah ! magique, l’inspiration qui nous transporte,
dans un style alerte, poétique,  
sur des pentes insoupçonnées
et vers une altitude bienfaisante, revigorante !
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C’était hier

Je me souviens très bien de ce dimanche d’été.
Maël et Salma venaient d’entrer dans le salon.
Ils étaient tout excités à l’idée de cette nouvelle époustouflante. Ils allaient avoir un bébé, la naissance étant prévue pour janvier 96.
Le 30  exactement, Ambre venait au monde, nous laissant tous émerveillés par le charme merveilleux de son petit minois attendrissant.
Bien évidemment, comme tout un chacun, ce bébé là était le plus beau de la terre et nos regards penchés sur ce petit être adorable ne savaient plus alors comment s’en défaire.
A peine née et je l’aimais déjà d’un amour fou, tout cela ravivant le passé et mes amours d’antan.
Maël enseignait désormais dans un lycée de Pau.
Salma avait provisoirement interrompu ses cours de danse pour se consacrer à son rôle de mère.
Ainsi nous allions les voir plus souvent, profitant au mieux de notre petit trésor.
Cette malicieuse petite fille avait le don de vous accaparer pour vous solliciter un maximum.
Je la quittais à chaque fois comblée mais épuisée, tant son dynamisme et sa vivacité capturaient toute mon énergie.
Elle avait grandi si vite et par là même sans trop de difficultés.
Par la suite, Salma ayant repris ses activités de danse, nous la gardions souvent, chez elle lorsqu‘elle était malade ou à Adé à certaines occasions.
Ils avaient coutume de passer leurs vacances d’été en Vendée, chez Marie, la mère de Maël.
C’est dans ces moments là que je réalisais à quel point je l’aimais. Elle me manquait alors terriblement.
Elle ressemblait de plus en plus à sa mère.
Cette ressemblance troublante me ramenait chaque fois un peu plus vers le passé, me rendant encore et toujours nostalgique de mes années de jeunesse au cœur même de l’Andalousie.
Nous en parlions souvent, toutes deux, feuilletant les pages de ma vie dont je gardais en moi la saveur des instants de bonheur bénis par la magie de ce lieu unique et enchanteur. Salma n’avait que neuf ans lorsqu’elle avait dû quitter son pays natal pour venir vivre en France, laissant derrière elle un passé douloureux marqué par le deuil précoce de son père. Ce père dont le souvenir restait flou et d’un frère qu’elle n’avait pas connu mais dont la mort avait empreint sa vie d’enfant d’une vague amertume.
A l’adolescence, sa fille l’avait souvent questionnée sur ce passé douloureux qui l’interpelait. Mais en vain ! Rien ne filtrait de cette douleur engoncée dans un coin de son cœur. Ambre avait bien compris que sa mère portait en elle cette blessure ineffable et irréversible, bousculant un bonheur  précaire, tant la peine pouvait parfois l’assaillir.
 
(A SUIVRE)
 
 

Publié dans culturels

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