Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (5)

Publié le par M. P.

Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
                                                        
                                                       Martine POUTOU
 
5
A deux reprises, elle avait eu l’occasion de présenter Rafaël à ses amies, ce dernier étant venu l’attendre à la sortie des cours. Une fois, il les avait même invitées à boire un pot. Ce jour là d’ailleurs, elle avait bien remarqué la façon de faire de Lou, étalant ses charmes auprès de lui. Il fallait la voir ! Et sa voix empruntée, ses sourires exagérés, ses airs cajoleurs, ses yeux de velours, tout y était ! Des yeux d’un noir rempli d’éclairs ensorcelants qui auraient pu vous hypnotiser. Mais, Ambre, à peine offusquée, connaissant le phénomène,  ne s’en était pas plus inquiétée, Rafaël n’ayant d’yeux que pour elle.
Du reste, elle se félicitait d’avoir mis sa robe noire en cachemire, sachant qu’il l’aimait ainsi. D’ailleurs, ils étaient allés l’acheter ensemble, un samedi de shopping. Après avoir gardé, la veille au soir jusque tard dans la nuit, les enfants d’un couple de médecins, elle était heureuse d’avoir pu se l’offrir avec l’argent de son premier petit salaire. Elle avait voulu marquer l’événement, offrant également un  tee-shirt à Rafaël.
Il est vrai que cette robe lui allait à la perfection, mettant en valeur les meilleurs atouts de sa silhouette.
Il faut dire qu’elle était devenue une très belle femme.
Elle aurait pu être élue « Miss Campus », s’il y avait eu un concours de beauté.
Les vacances de Toussaint approchaient. Elle nous avait promis de venir passer sa dernière semaine de congés auprès de nous, à Adé. Notre petit Pedro venait d’être inhumé pour la seconde fois et Ambre serait là, ainsi que ses parents, pour assister à la bénédiction des tombes. 
Le premier lundi des vacances, elle savait que Rafaël ne travaillait pas. Elle s’était rendue à son domicile afin de l’informer de son départ prochain, lui en expliquant les raisons de vive voix. 
Ce matin-là, aux environs de onze heures, elle était venue sonner à sa porte. Sa voiture étant garée au bas de l’immeuble, elle savait qu’il était là. C’est Morgan qui avait ouvert la porte, confus de la trouver là.
- Désolé ! Mais Rafaël est absent pour le moment. Tu peux peut-être essayer de l’appeler sur son portable ? Avait-il déclaré d’un air plutôt embarrassé.
- Mais pourtant, c’est bien sa voiture, garée en bas ? Avait-elle rétorqué, un peu sceptique.
- Oui, oui, bien sûr ! Il est parti à pied. Je crois qu’il avait des courses à faire dans le coin. Je peux lui transmettre un message de ta part, si tu veux ? En tous cas, je lui dirai que tu es passée.
- Ok ! Pas de problème, je vais lui téléphoner. Merci quand même. Avait-elle ajouté en le quittant.

 

(A SUIVRE)
 

Publié dans culturels

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