Film : "Chocolat"

Publié le par M. G.

Film : "Chocolat"
CHOCOLAT,
c’est le surnom donné à Raphael PADILLA,
noir de peau,
par le business, pour exercer son métier de clown ;
ça aurait pu être… Bamboula ou… Negro, car à l’époque 1870 – 1920, les colonies, avec leur parfum d’esclavage,  étaient hélas, au goût du jour.
Le racisme latent faisait feu de tout bois, avec les comparaisons hâtives de la pire espèce.
Notre Omar SY national, (SAMBA, INTOUCHABLES, le service après-vente sur CANAL+)  est habité par  cet artiste et lui fait remonter le temps ; ça nous donne ainsi, l’opportunité de découvrir la vie si particulière de cet homme au destin tragique.
Au début du film,
 il est le « cannibale », faisant peur au public circassien, lui donnant des sensations… puis, associé à « Footit », un clown, en manque d’originalité, qui le recrute pour faire des gags à 2, il devient l’auguste.
Footit est joué par le vrai petit -fils de… CHARLIE CHAPLIN, le grand CHARLOT : James THIERREE a de qui tenir.
Et enfin, Raphael devient « Chocolat », à Paris, car il est le premier noir à exercer ce rôle de bateleur, de saltimbanque, d’amuseur public ; la majorité du temps, dans ses sketches, il est l’objet du ridicule, la loose, la tête de turc.
Chocolat finira par vouloir sortir, et c’est compréhensible, de cette image dégradante pour se projeter au théâtre et jouer… Othello de Shakespeare. Hélas, trois fois hélas,  le public le sifflera, le huera, pour des raisons propres à l’époque ; il sera en quelque sorte démasqué ; dommage !
 Quand on dit, dans le langage courant, « je suis chocolat », on prend toute la mesure de cette expression (synonyme : « je l’ai dans l’os »).
Chocolat obtient la réussite sociale, mais, il demeure le « negro de service », aux yeux de beaucoup et, de plus, il attise les jalousies de ses concurrents ; il fait l’objet de toutes les convoitises. En amour, il a un succès fou. Au jeu, il n’est pas gagnant mais il  s’en fout car il roule sur l’or. C’est le réalisateur Roschdy ZEM (INDIGENES, MAUVAISE FOI) qui met en scène l’histoire et on trouve, dans la distribution, Olivier GOURMET ( « l’exercice de l’état », « le fils »)  en producteur malin,
la longiligne brune Clothilde HESME (« Angèle et Tony », « le dernier coup de marteau ») en infirmière amoureuse.
On trouve aussi la pulpeuse Noémie Lvovski (« Camille redouble », « l’apollonide ») en tenancière machiavélique de cirque.
Chocolat sera, au final,  une étoile filante car il mourra à 49 ans, en novembre 1917, à Bordeaux ; le destin l’aura rattrapé.
Cette fable est une leçon, pour nous, dans le monde d’aujourd’hui ; on pense à Christiane TAUBIRA et les diatribes de singe qu’elle a reçue,
à Suria BONALY, patineuse noire,
aux footballeurs de couleur qui se font parfois siffler, moquer, apostropher, injurier  dans les stades !
Bref, la bêtise humaine est toujours là et nous devons veiller, quotidiennement  à la maintenir tête sous l’eau. Couchez, la bête ! Allez voir « CHOCOLAT », vous réfléchirez …

 

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