Regards philosophiques (238)
Thème :
« L'amour, quel amour ? »
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► L’amour ça nous est indispensable, c’est comme la passion, quelqu’un qui n’a pas de passion est quelqu’un qui ne vit pas ; il faut de l’amour, l’amour de ses enfants, de ses petits enfants.
► Même face à la violence, face à la haine, à la terreur meurtrière du 13 novembre, la réponse du gouvernement a été lors d’un hommage de faire entendre des chansons, celle de Barbara (Perlimpinpin) et de Jacques Brel (Quand on n’a que l’amour). Des chansons d’amour qui nous rassemblent, qui nous unissent, qui nous encouragent. L’amour du prochain est au fondement de toutes les religions et on sait comme les religions peuvent induire dogmatisme et fanatisme et guerres. La question est donc comment éduquer l’enfant à l’amour du prochain ? Et dans la foulée comment éduquer l’enfant à l’amour ? Ce qui implique que, le sentiment d’amour n’est pas naturel à l’être humain. J. J. Rousseau, dans Le Discours sur les fondements et l’origine de l’inégalité (en 1750), écrivait que seule la pitié, c’est à dire le sentiment de reconnaissance de l’autre humain comme semblable est naturel. C’est ce qu’on nomme aujourd’hui l’empathie. Et je reprends à mon compte cette idée. Je viens de lire dans Philosophie Magazine de décembre 2015, une interview d’Elisabeth Badinter à propos du terrorisme. Elle soutient que l’amour maternel n’est pas inné mais le résultat d’une éducation ou/et d’une transmission.
Ce que j’en retiens c’est qu’il faut éduquer à l’amour. Mais qu’est ce que l’amour ?
Dans le « Banquet », un dialogue de Platon, les convives autour d’une table, après avoir bien mangé et bien bu s’interrogent : Qu’est-ce que l’amour ? Chacun donne son opinion et l’un des convives, Aristophane, parle de l’amour en s’inspirant du mythe d’androgyne qui raconte l’origine de l’amour. D’après la mythologie grecque nos ancêtres étaient doubles. Chacun est un tout sphérique comme un œuf avec quatre mains, quatre jambes, deux têtes et deux sexes. Il y a donc trois genres : le masculin avec deux sexes masculins, le féminin avec deux sexes féminins, et l’androgyne avec un sexe masculin et un sexe féminin. Un androgyne est formé de deux êtres de sexes opposés couplés ensemble. Deux êtres en un seul. Fiers de leur double nature, les Androgynes voulurent défier les Dieux, et notamment Zeus, en tentant d’accéder au royaume des Dieux. Ceux-ci, en colère, et par la voix et les éclairs de Zeus, décidèrent de punir les androgynes en les séparant en deux êtres distincts. Ainsi seraient nés les hommes et les femmes tels que nous sommes aujourd’hui. Les Androgynes séparés furent bien tristes et entreprirent de se retrouver. Leur quête était généralement longue. Le mythe dit que l’amour ne serait qu’un sentiment de manque de cet état d’unité entre deux êtres. Ainsi, l’âme sœur, l’être aimé, pourrait être la partie de l’androgyne qui vous a été enlevée par la colère des Dieux Grecs. Un mythe pour décrire ce qu’est l’amour, et qui, finalement, représente bien tout ce que l’on peut ressentir lorsqu’on a trouvé l’âme sœur… Mais comme un mythe raconte une fable parce qu’il répond à la question de l’origine, à laquelle on ne peut répondre rationnellement, Socrate va tenter de raisonner à partir des opinions émises par les différents convives. Il expliquera que l’amour est certes une quête, une recherche mais non pas de l’autre moitié mais d’une Idée. Quand nous aimons les beaux corps (parce que l’amour rend beau, fait voir le corps aimé comme beau) tout se passe comme si nous désirions le Beau, l’Idée de Beau. C’est pourquoi l’amour est insatiable parce qu’il est recherche d’un absolu. Et aussi l’amour fait voir la noblesse de l’être humain L’expérience de l’amour est l’expérience d’une relation ou plutôt d’une tension vers ce qui me transcende, d’une tension vers un idéal, vers des Idées...
Ce que j’en retiens c’est qu’il faut éduquer à l’amour. Mais qu’est ce que l’amour ?
Dans le « Banquet », un dialogue de Platon, les convives autour d’une table, après avoir bien mangé et bien bu s’interrogent : Qu’est-ce que l’amour ? Chacun donne son opinion et l’un des convives, Aristophane, parle de l’amour en s’inspirant du mythe d’androgyne qui raconte l’origine de l’amour. D’après la mythologie grecque nos ancêtres étaient doubles. Chacun est un tout sphérique comme un œuf avec quatre mains, quatre jambes, deux têtes et deux sexes. Il y a donc trois genres : le masculin avec deux sexes masculins, le féminin avec deux sexes féminins, et l’androgyne avec un sexe masculin et un sexe féminin. Un androgyne est formé de deux êtres de sexes opposés couplés ensemble. Deux êtres en un seul. Fiers de leur double nature, les Androgynes voulurent défier les Dieux, et notamment Zeus, en tentant d’accéder au royaume des Dieux. Ceux-ci, en colère, et par la voix et les éclairs de Zeus, décidèrent de punir les androgynes en les séparant en deux êtres distincts. Ainsi seraient nés les hommes et les femmes tels que nous sommes aujourd’hui. Les Androgynes séparés furent bien tristes et entreprirent de se retrouver. Leur quête était généralement longue. Le mythe dit que l’amour ne serait qu’un sentiment de manque de cet état d’unité entre deux êtres. Ainsi, l’âme sœur, l’être aimé, pourrait être la partie de l’androgyne qui vous a été enlevée par la colère des Dieux Grecs. Un mythe pour décrire ce qu’est l’amour, et qui, finalement, représente bien tout ce que l’on peut ressentir lorsqu’on a trouvé l’âme sœur… Mais comme un mythe raconte une fable parce qu’il répond à la question de l’origine, à laquelle on ne peut répondre rationnellement, Socrate va tenter de raisonner à partir des opinions émises par les différents convives. Il expliquera que l’amour est certes une quête, une recherche mais non pas de l’autre moitié mais d’une Idée. Quand nous aimons les beaux corps (parce que l’amour rend beau, fait voir le corps aimé comme beau) tout se passe comme si nous désirions le Beau, l’Idée de Beau. C’est pourquoi l’amour est insatiable parce qu’il est recherche d’un absolu. Et aussi l’amour fait voir la noblesse de l’être humain L’expérience de l’amour est l’expérience d’une relation ou plutôt d’une tension vers ce qui me transcende, d’une tension vers un idéal, vers des Idées...
► Comme cela a été évoqué, il y a bien des formes d’amour : celui de la famille, de la nature, jusqu’à l’amour de l’argent. Je voudrais évoquer quatre formes d’amour : Amour familial, amour du prochain, l’amour passion, et amour conjugal.
L’amour familial se transmet de générations en générations, c’est un sentiment profond qui allie : amour, tendresse, et confiance.
L’amour du prochain, celui qu’on reconnaît, l’autre nous, cet amour ne nécessite pas forcément un contact, il peut être manifesté par un simple regard. C’est un sentiment de considération, de respect, de considération qui induit respect et gentillesse. S’il s’agit d’amitié, alors s’y ajoute l’affection. Lorsque ce sentiment est très fort, il peut se définir comme amour passion ; passion ardente et dévorante, comparable à un incendie, on lui donne aussi le nom de coup de foudre, cette attirance souvent inexpliquée.
L’amour conjugal pour Platon est « l’amour désir », pour Spinoza, c’est « une joie qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure », et pour Aristote, « aimer, c’est se réjouir ». Je pense que c’est un peu des trois, car quand on aime, il y a toujours une cause extérieure, l’amour est bien une forme de désir et de partage de sentiments tendres avec l’autre.
L’amour conjugal résulte d’un sentiment intense partagé entre deux êtres, et qui allie l’attirance physique et la tendresse. L’amour conjugal ne peut résister à l’usure du temps que dans la mesure où il s’exprime en respectant l’identité de l’autre, et ne doit pas emprisonner l’autre. La priorité dans l’amour conjugal c’est de savoir le nourrir et de savoir parfois faire des concessions Il ne peut s’épanouir que dans un climat basé sur une confiance réciproque, c’est la nécessité d’un partage ; on n’aime pas seul.
L’amour conjugal résulte d’un sentiment intense partagé entre deux êtres, et qui allie l’attirance physique et la tendresse. L’amour conjugal ne peut résister à l’usure du temps que dans la mesure où il s’exprime en respectant l’identité de l’autre, et ne doit pas emprisonner l’autre. La priorité dans l’amour conjugal c’est de savoir le nourrir et de savoir parfois faire des concessions Il ne peut s’épanouir que dans un climat basé sur une confiance réciproque, c’est la nécessité d’un partage ; on n’aime pas seul.
(A SUIVRE)
Extraits de restitution d'un débat du café-philo
Avec nos remerciements