Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (13)

Publié le par M. P.

Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
                                                        
                                                       Martine POUTOU
 
13
 
Les vacances touchant à leur fin, le soir venu, Ambre était restée près de nous. Ses parents retournant sur Pau, nous avions suggéré, Pierre et moi, de la reconduire sur Toulouse pour la reprise des cours. Pierre avait envie de revoir « la ville rose ». Ce lieu où il avait vécu, étudiant, durant ses années de médecine.
Après notre visite au cimetière, dès le départ de ses parents, Ambre m’avait proposé d’aller marcher le long de la rivière avant le déjeuner. Il y avait si longtemps que je n’y étais pas retournée. Je lui avais tant parlé de ce lieu chargé d’histoire. Dans cet endroit qui avait bercé mon enfance, les souvenirs refaisaient surface.
Dans l’onde claire, il me semblait revoir Mamilou, Elise, Laurent, tous ceux qui avaient fait de moi ce que je suis, sans qu’ils en fussent mes géniteurs.
Puis, je revivais ma rencontre avec Béni, son grand-père, ce fameux soir d’été.
C’était un soir de pleine lune.
Un soir où ma peine dansait sur la plaine déserte, mes espoirs s’éparpillant sur les lames d’acier de l’onde froide. En un éclair, la brume était venue tracter mes pensées obscures.
Au loin, personne n’entendait le brame de la biche.
Aucun cerf ne venait cueillir ses rêves pour en faire un bouquet.
Puis, l’amour était venu toucher la rose, celle-ci ouvrant sa bouche à la rosée.
Ainsi, le jour venait, levant son voile d’apparat. Alors, toutes les fleurs, exhalant leur parfum musqué, avaient ouvert leur corolle de satin blanc. C’est seulement à cet instant, que les premières notes de musique étaient entrées dans la danse.
Le jour venait de naître enfin.   
Je m’étais confiée à Ambre, sans retenue aucune et le cœur plein de larmes que je pensais, pourtant, avoir toutes consumées.
Elle me parla de ses cours, de ses professeurs, de sa vie à la fac, de son amie Jeanne …
Puis, elle ouvrit aussi son cœur pour me confier sa peine. 
Sa confiance et son amour perdus vis-à-vis de ce dénommé Rafaël. Elle avait alors pleuré et j’en fus bouleversée.
Elle m’avait peu habituée à cela.
Même enfant, je ne l’avais jamais vue tant éprouvée.
 
(A SUIVRE)

Publié dans culturels

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