Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (21)
Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
Martine POUTOU
21
Ambre avait définitivement rompu avec Rafaël, lui adressant un message, exigeant de sa part qu’il cesse de l’appeler. Tout ceci, sans explication aucune.
Elle passait la plupart de son temps libre avec son amie Jeanne, évitant la présence de Lou.
Cette dernière n’aimant pas la compagnie de Jeanne, ne se manifestait pas ou peu, restant en retrait, sentant bien qu’elle était de trop.
Ce soir là pourtant, elles avaient quitté les cours en même temps et venaient de sortir de la fac, quand Ambre aperçut Rafaël qui attendait, adossé à la portière de sa voiture, les bras croisés et le regard sérieux.
Elle jeta un regard complice à Jeanne, se demandant pour qui se trouvait-il là.
Cela faisait presque quinze jours qu’il était sans nouvelles d’Ambre.
Elle le laissa s’approcher, Lou n’était pas très loin derrière.
Son cœur battait la chamade.
Il y avait un mélange de colère, de haine et de tristesse en elle. Mais elle sentait aussi la peur de craquer, d’être faible, de ne pas être à la hauteur de ce qu’elle espérait pouvoir lui dire, tant l’émotion venait la submerger.
De savoir Jeanne auprès d’elle la rassura.
Rafaël s’approcha. Il embrassa d’abord Ambre, puis Lou qui s’était rapprochée et enfin Jeanne.
- C’est laquelle de nous que tu viens voir ? Lança Ambre de manière incisive.
Plutôt surpris par sa question, il regarda Lou d’un air dubitatif, comme pour lui signifier de l’aider.
Ambre observa l’attitude de Lou qui semblait amusée par la scène et cela renforça sa mauvaise humeur.
Elle la dévisagea comme pour mieux la défier, enchaînant sur le même ton :
- Je te laisse en bonne compagnie. J’ai mieux à faire, en tous cas, d’autres projets pour la soirée. Viens, Jeanne, on s’en va !
Elle tourna les talons, s’apprêtant à les quitter.
Rafaël la retint par le bras :
- Non, attends ! C’est toi que je viens voir. Il faut que nous parlions. Dis-moi ce qu’il se passe. Dit-il d’un air désolé.
- Ce qu’il se passe ? Tu as le toupet de me demander ça !
Figure-toi que je suis parfaitement au courant de vos connivences à tous deux, alors, s’il-te-plaît, fous-moi la paix ! Rétorqua t-elle en dégageant son bras d’un geste brusque.
Les deux amies s’éloignèrent au plus vite, Ambre marchant d’un pas résolu.
Elle sentait le trop plein de colère qui bouillonnait dans ses tripes.
Après avoir fait quelques mètres, elle se retourna, vérifiant ce qu’il en était de ces deux-là.
Rafaël semblait nerveux. Il parlait à Lou en agitant sa tête de haut en bas, levant le bras comme pour mieux accompagner ses réprimandes.
(A SUIVRE)