Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (22)
Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
Martine POUTOU
22
Tout semblait vouloir dire qu’il était fort contrarié.
Jeanne et Ambre ralentirent le pas après avoir tourné au coin de la rue.
- Ambre, ça va ? S’inquiéta Jeanne.
- Oui, ça va ! Je me sens libérée, heureuse d’avoir pu surmonter cette épreuve. Fallait voir leurs têtes à ces deux-là ! Ils ne s’y attendaient vraiment pas ! Lui dit Ambre le cœur léger.
- Alors là, je te dis ; chapeau ! Tu m’as épatée, la Miss ! Tu ne pourrais pas me le faire encore une fois. C’était fa-bu-leux !
Elles se regardèrent et, prises d’un fou-rire incontrôlable, elles étaient plantées là, l’une face à l’autre, à se tordre à ne plus pouvoir s’arrêter.
- Mais comme ça fait du bien de rire ainsi.
Dit Ambre en essayant de recouvrer un peu ses esprits.
- Ce sont les nerfs qui lâchent ! Enchaîna Jeanne qui riait toujours. Allez, viens, aujourd’hui, c’est moi qui t’invite. On va boire un pot.
Elles rentrèrent dans un café.
Le portable d’Ambre sonna.
- Rafaël ! Trois appels manqués ! Dit-elle.
Puis elle écouta le message qu’il venait de lui laisser :
Ambre, s’il-te-plaît, j’ai besoin de te parler !
Maintenant que sa colère était tombée, elle se sentait prête à la discussion.
Elle se donna trois jours avant de lui répondre, manière de le faire un peu miroiter.
Après tout, il pouvait attendre.
C’est curieux de constater comme l’être humain s’évertue toujours à vouloir absolument obtenir ce qu’il ne peut avoir.
Ce soir-là, en repensant à ces événements, elle se demanda si elle l’aimait encore.
Elle avait bien senti son cœur s’emballer en le voyant arriver vers elle, mais tous ces sentiments mêlés faisaient un tel embrouillamini dans sa tête, qu’elle ne savait plus à quel saint se vouer.
Tout avait été si vite !
Bizarrement, depuis qu’elle tenait les rênes, il lui semblait qu’elle s’était éloignée de lui.
Pour s’en persuader, il ne lui restait plus qu’à accepter la rencontre.
Ainsi, ils feraient définitivement le point sur leur situation.
Ce dimanche, elle ne rentrerait pas à Pau.
Elle lui donnerait rendez-vous quelque part.
Elle louait une chambre chez des particuliers.
Les closes étant bien claires :
« Interdiction de laisser entrer qui que ce soit dans l’immeuble, sans en informer les propriétaires. »
Ce soir-là, elle devait se rendre chez des amis de ses propriétaires qui l’avaient sollicitée pour garder leurs deux enfants de deux et quatre ans.
(A SUIVRE)