Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (23)
Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
Martine POUTOU
23
Elle les connaissait bien, ce n’était pas la première fois qu’elle gardait leurs enfants.
Elle y resta une grande partie de la soirée. Cela lui permit de penser davantage à cette situation.
Après avoir longuement réfléchi, elle confirma son rendez-vous à Rafaël pour ce dimanche.
Elle cogitait sur la façon dont les choses pourraient éventuellement se dérouler.
Mais il était difficile d’anticiper cela, ne sachant au juste où elle en était exactement. Tout ceci tenait à si peu de choses.
L’amour lui semblait être un sentiment si fragile, si imprévisible et si incertain.
Lorsque l’équilibre devient bancal, tout peut vite chavirer, laissant souvent l’un des deux partenaires dans le naufrage.
Elle ne souhaitait pas vraiment faire de peine à Rafaël. Mais lui, pourtant, l’avait trahie.
Elle ne ressentait pas le besoin de vengeance au risque de se perdre dans des sentiments négatifs vis-à-vis de sa propre image. Sa devise étant d’être au mieux avec soi-même. Lorsqu’on a fini de grandir sur le plan physique, il nous reste toujours à grandir de l’intérieur.
Le jour J arriva. Elle avait rejoint Rafaël dans un restaurant du centre ville. Il avait réservé une table à l’Entrecôte, sachant qu’elle aimait cet endroit et souhaitant par la même se faire pardonner.
Ce jour-là, le ciel était d’un blanc laiteux. Un jour de novembre ordinaire. Ambre manquait d’enthousiasme. Elle espérait juste que tout se passe au mieux pour lui comme pour elle. Et même si la discussion avait pu se faire de gré à gré, Rafaël ayant reconnu avoir succombé aux avances de Lou, Ambre avait su capter sa gêne, sa désolation, ses aveux et ses regrets.
Elle avait pardonné sa faiblesse. C’est bien connu, la chair est faible et c’est humain.
En attendant, son cœur ne battait plus pour lui, la confiance était rompue.
Ils avaient quitté le restaurant, marchant côte à côte dans les rues de la ville, continuant à parler.
Ambre lui avait signifié qu’elle ne comptait pas s’attarder plus longtemps.
Il savait désormais que le fil était définitivement rompu entre eux.
Ambre lui avait déclaré qu’elle n’éprouvait plus rien pour lui. Ses yeux n’avaient plus cette lueur enveloppante qui savait si bien le rassurer.
Le rire de sa belle s’était évaporé.
Elle avait coupé le son mélodieux de sa voix désormais éteinte. Il s’était montré fort, mais, au fond de lui, il savait que le cauchemar n’allait pas le lâcher comme ça. La douleur était là. Il lui faudrait du temps pour tourner la page, cette page qu’il avait salie, raturée, froissée.
(A SUIVRE)