Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (27)
Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
Martine POUTOU
27
La lumière avait tardé à s’éteindre, mais la nuit avait fini par les emporter dans sa couche doucereuse alors qu’une aube blanche faisait frémir les branches des sapins enguirlandés de givre que le soleil viendrait illuminer d’ici peu.
Les premiers rayons étaient venus caresser leur peau et tiédir leur souffle. Rien ne les dérangeait. Imperturbables, elles dormaient d’un sommeil de plomb.
Elles avaient émergées aux environs de midi.
La journée de ce mardi était radieuse. De plus, demain, elles passeraient le réveillon ici même, à la station, dans cette ambiance féerique, où la soirée s’annonçait être grandiose. Elles espéraient juste voir tomber un peu de neige pour parfaire ce décor de rêve.
Mais, Jeanne avait eu, soudain, la vision d’un mauvais présage.
Ambre s’était laissait distraire par le tirage des tarots, qui, pour son amie, était indispensable. Elle riait de ces manœuvres qu’elle considérait comme un jeu marrant.
Sauf que les arcanes révélaient une arnaque et que Jeanne prenait tout cela très au sérieux. Elles devaient impérativement rester distantes jusqu’au lendemain.
Puis, elles se montreraient vigilantes à l’égard de leurs partenaires.
Depuis sa mésaventure avec Rafaël, Ambre était devenue méfiante, mais elle avait acquis une grande confiance envers son amie.
- Nous verrons bien, mais je suis inquiète de cette situation. Je ressens comme un léger tremblement de terre sous mes pieds. Avait-elle ajouté sans détours.
Finalement, elles avaient évincé leur rendez-vous du jour, reportant la rencontre à demain, prétextant une grosse fatigue pour l’une et une migraine pour l’autre.
Changeant d’itinéraires, elles étaient parties sur les pistes de fond.
Les deux frères n’avaient pas insisté, mais, le soir venu, ils les avaient relancées jusqu’à leur appartement.
Elles n’avaient pas répondu malgré une forte insistance et plusieurs appels téléphoniques qu’elles avaient laissés sans réponse.
- Nous verrons bien demain pour la soirée du réveillon. Pour ce soir, ils peuvent penser que nous sommes sorties. Chuchota Jeanne à l’oreille de son amie.
Elles avaient tiré les rideaux et mis les lumières en veilleuse. Pas de bruit ! Aucun signe de présence !
Les jumeaux avaient fait demi-tour.
Le lendemain, aucune nouvelle de leur part.
Nous étions au soir de la saint Sylvestre.
Les amies avaient mijoté un petit dîner sympa qu’elles dégusteraient à leur retour, sur le coup de minuit.
Vers 18 heures, elles allèrent faire un tour.
Au-dehors, il y avait déjà un peu de monde qui s’agitait de toutes parts.
(A SUIVRE)