Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (34)

Publié le par M. P.

Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
                                                        
                                                       Martine POUTOU
 
34
 
Être bien dans sa vie nous oblige alors à être bien avec soi-même. Ceci à condition de savoir lire en soi.
Elle savait pertinemment que le choix de ces études n’était pas anodin, visant avant tout à soigner son être jusqu’au plus profond de son inconscient.
Cela prendrait du temps, elle le savait bien, se promettant de vivre chaque jour comme une quête, à la recherche de son identité réelle.
Cette belle aventure humaine remplissait sa vie de projets dont les découvertes mystérieuses et surprenantes la passionnaient.
Passion, qu’elle mettait au service des uns et des autres avec un réel engouement.
J’étais heureuse pour elle, elle avait fait le bon choix.
Lors de nos rencontres, je ne manquais pas de la questionner sur son travail.
Elle prenait un vif plaisir à raconter, s’étalant sur la question avec toujours cette envie d’apprendre, encore et encore, inlassablement.
Ses parents accordaient moins d’intérêt que moi à ces travaux. Si bien que lorsqu’elle faisait une découverte qui l’avait particulièrement marquée, c’est d’abord vers moi qu’elle venait se confier.
Nous passions de longs moments à converser et les liens qui nous unissaient déjà très forts, allaient se consolider davantage. Cette complicité était d’un grand réconfort pour chacune.
Cette enfant prenait une grande place dans ma vie et dans mon cœur. Une enfant comme on rêve d’avoir ; intelligente, généreuse, affectueuse, toujours d’humeur égale, se contentant de peu, la perfection ou presque …
et de plus, dotée d’une beauté divine ! 
Elle avait grandi si vite, trop vite, comme tous les enfants, laissant, derrière nous, la candeur de l’enfance et la nostalgie de ce qui n’est plus et ne pourra plus être.
Cette enfant, à la fois si forte et si fragile !
Cet être qui contient des trésors de tendresse, des vagues d’émotion, elle me touche, elle m’émeut aux larmes.
Je la regarde, je la ressens.
Elle observe, écoute, raisonne en silence, maîtrisant la parole et le geste à son gré.
Elle s’épanouit en toute liberté, refusant d’exister emprisonnée d’autrui.
Elle décide seule comment gérer sa vie.
Tout comme moi, elle aime arpenter les chemins. Contemplative, elle s’émerveille, tout comme moi, de ces petits bonheurs, inlassablement.
Et je demeure fière d’avoir su lui transmettre l’amour de la nature et ses richesses inépuisables.
Et du ruisseau qui passe, au fil de son enfance, sa vie s’enrichit un peu plus chaque jour en marchant sur la route des sages.  
                      
(A SUIVRE)

Publié dans culturels

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