Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (40)
Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
Martine POUTOU
40
Flânerie au levant
Marcher d’un pas rythmé aux battements du cœur
S’approprier le Monde dans une flânerie
Entrer en communion percevoir les odeurs
De la terre mouillée, des herbes et du buis.
S’imprégner du silence caressé par le vent
Accompagné parfois du clapotis de l’eau
D’un bruissement de feuilles ou d’un hululement
Sous la lune gibbeuse le jour viendra bientôt.
Là, fais un vœu ! Vois-tu cette étoile filante ?
Dans ce cosmos propice aux émotions intenses
Eprouve les sensations de cette marche lente
Dans l’alcôve profonde et douce du silence.
Attendre de voir poindre le fabuleux miracle
Naissance d’un matin unique et surprenant
Offrant la plénitude d’un vivifiant spectacle
Dans l’air libre et léger des lueurs du levant.
Suivre la route serpentine au petit jour
Entrer dans la magie d’une tendre lumière
Atmosphère fragile dans ses plus beaux atours
Eveil de ces couleurs changeantes à l’aube claire.
Errer et se baigner des splendeurs de ce Monde
En se laissant bercer par le chant de la Terre
Et puiser quelques forces dans le miroir de l’onde
Dans le vent frissonnant contempler et se taire.
A notre retour, ses parents l’avaient trouvée resplendissante, sa bonne humeur renforçant les éclats de sa jeunesse.
Elle avait eu des nouvelles de son amie Jeanne, contrainte de rester au pays, offrant généreusement son aide à ses parents qui avaient la gérance d’un café-restaurant.
Elle avait su, par les dires d’un ami, que Lou ne travaillait plus. Elle vivait désormais chez un notaire toulousain de 20 ans son aîné.
Rafaël, quant à lui, était toujours célibataire. Il n’avait plus cherché à contacter Ambre qui n’en avait cure. Elle avait définitivement tourné la page, se demandant parfois qu’est ce qui l’avait poussée à s’émoustiller de la sorte pour un individu si ordinaire.
Malgré tout, elle se félicitait d’avoir su être à la hauteur, d’avoir pu gérer ses émotions et ses angoisses, et, surtout, d’avoir réussi à tourner la page aussi rapidement.
Elle se disait qu’elle avait de la chance d’être aussi bien entourée.
En évoquant ces jours sombres, elle pensait surtout à Jeanne ainsi qu’à moi, avec une certaine reconnaissance envers nous deux pour l’avoir si souvent soutenue moralement.
En ce début du mois d’août, la ville de Pau organisait, comme chaque année, depuis déjà dix ans, le festival culturel Hestiv’Oc.
(A SUIVRE)