Regards philosophiques (255)
Thème :
« Qu'est-ce que la tolérance aujourd'hui ? »
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► On a évoqué l’évolution de l’idée de la tolérance, du concept tolérance. Dans ce sens on se rappelle qu’au moyen âge, l’intolérance était telle, que les sodomites finissaient sur le bûcher, et, il y a peu on a établi le mariage pour les homosexuels.
En 1943, une femme qui avait pratiqué des avortements sera guillotinée, puis nous avons eu la loi Veil en 1975.
En 1943, une femme qui avait pratiqué des avortements sera guillotinée, puis nous avons eu la loi Veil en 1975.
Lors de l’exposition coloniale à Paris en 1931, on avait reconstruit un village africain avec ses habitants, ce qu’on a appelé par la suite « un zoo humain ». Aujourd’hui la discrimination raciale est punie par la loi. Et puis je reviens sur la notion de tolérance dans divers pays. Cela nous donne aux États-Unis le deuxième amendement de la Constitution qui permet entre autres à chaque citoyen de porter une arme, droit qui perdure malgré les récentes tueries.
Revenant chez nous en France : des personnes du monde politique et une large part du monde médiatique, ont récemment au nom de la tolérance, piégé deux mots du vocabulaire : c’est d’abord le mot, amalgame. Au nom du refus d’amalgame, on fait taire toute critique de l’intégrisme, de propagandes et d’actions antirépublicaines, voire, anti-laïques.
Le second mot piégé est : islamophobie. Nulle critique, nulle observation n’est tolérable sur ce sujet. On doit pouvoir, disait sur une radio, Élisabeth Badinter « défendre la laïcité sans avoir peur d’être traité d’islamophobe ».
Revenant chez nous en France : des personnes du monde politique et une large part du monde médiatique, ont récemment au nom de la tolérance, piégé deux mots du vocabulaire : c’est d’abord le mot, amalgame. Au nom du refus d’amalgame, on fait taire toute critique de l’intégrisme, de propagandes et d’actions antirépublicaines, voire, anti-laïques.
Le second mot piégé est : islamophobie. Nulle critique, nulle observation n’est tolérable sur ce sujet. On doit pouvoir, disait sur une radio, Élisabeth Badinter « défendre la laïcité sans avoir peur d’être traité d’islamophobe ».
Interdire toute critique dans ce domaine, c’est oublier, ou occulter un point primordial : ce n’est pas l’Islam religieux qui est mis en cause, ce n’est la pratique religieuse non plus, l’intolérance vient de l’Islam politique. Ce qui est à combattre, ce sont les propos antirépublicains, allant jusqu’à assimiler racisme et laïcité, allant jusqu’à assimiler, laïcité et islamophobie.
C’est oublier ou faire semblant d’oublier que l’Islam pratiqué dans de nombreux pays est d’abord un système politique antidémocratique, un système de régulation sociale à tous les niveaux, et que les religieux intégristes veulent que l’Islam détruise (suivant l’expression courante) tous les impérialismes afin que l’Islam soit la seule religion dans ce monde.
Donc, nous voyons ce « laissons dire » pour « ne pas faire de vagues », cela nous mène jusqu’au laxisme qu’on peut déplorer comme ce fut le cas dans une émission sur Canal + le 26 janvier de cette année. Un islamiste salafiste, Idriss Sihamedi, affirme sur le plateau qu’il refuse de serrer la main aux femmes. Présente, sur le même plateau la Ministre de l’éducation (Ex Ministre des droits de la femme), Najat Vallaud-Belkacem ne réagit pas.
Dans ce cas présent, où nous situons-nous entre tolérance et laxisme ?
C’est oublier ou faire semblant d’oublier que l’Islam pratiqué dans de nombreux pays est d’abord un système politique antidémocratique, un système de régulation sociale à tous les niveaux, et que les religieux intégristes veulent que l’Islam détruise (suivant l’expression courante) tous les impérialismes afin que l’Islam soit la seule religion dans ce monde.
Donc, nous voyons ce « laissons dire » pour « ne pas faire de vagues », cela nous mène jusqu’au laxisme qu’on peut déplorer comme ce fut le cas dans une émission sur Canal + le 26 janvier de cette année. Un islamiste salafiste, Idriss Sihamedi, affirme sur le plateau qu’il refuse de serrer la main aux femmes. Présente, sur le même plateau la Ministre de l’éducation (Ex Ministre des droits de la femme), Najat Vallaud-Belkacem ne réagit pas.
Dans ce cas présent, où nous situons-nous entre tolérance et laxisme ?
► Tout ce qui faisait les concepts, les valeurs il y a cinquante ans est aujourd’hui complètement bousculé, remis en cause par la réalité. Par exemple, le respect de l’autre n’a plus une place prédominante.
Et se pose aussi, le problème que, parmi les terroristes, il y avait des jeunes garçons polis, gentils, pas du tout le profil intégriste, donc après se crée une certaine méfiance. On peut dire que depuis les attentats la tolérance a été atteinte; c’était aussi l’objectif de ceux qui ont commandité ces attentats. Et je reviens sur les discours dans les mosquées, où il y a parfois des propos intolérants, antirépublicains, anti démocratiques; il faut être vigilant pour ne pas laisser se développer une logique d’affrontement.
► Je crois que les plus jeunes n’ont pas tous été éduqués à la tolérance, à la laïcité, ni aux droits de l’homme, ni à la responsabilité envers la Terre et envers l’humanité. J’ai été prof et on n’avait pas pour mission d’éduquer dans ces domaines. Maintenant, le gouvernement rappelle qu’il faut faire l’éducation à certains principes à l’école, mais pendant trop longtemps ça n’a pas été fait.
Je reviens sur la loi Veil, ce n’est pas pour moi une évolution de la tolérance, c’est une évolution de la société vers une conscience plus large de l’humanité. Puis revenant sur le voile, je vois là surtout un geste politique, et c’est vrai que dans l’Islam, politique et religion vont ensemble, on a connu ça en France.
► J’ai entendu dire qu’il fallait accepter tous les autres avec leurs coutumes, leurs usages. Soit ! Mais ces derniers sont-ils prêts à nous accepter ?
Ensuite, ayant été élevée dans une famille trop tolérante, je devais accepter beaucoup de choses, et des personnes en ont abusé, jusqu’à parfois m’humilier. Plus tard, j’ai réagi me disant au nom de quoi, doit-on subir, au nom de cette tolérance ? J’en ai conclu que la tolérance avait la valeur que je lui reconnaissais, et je pense qu’on doit lui mettre des limites. J’ai compris que la tolérance à une dose trop importante devient intolérable.
L’image, la métaphore qui illustre cela, c’est « le lait sur le feu ».
L’image, la métaphore qui illustre cela, c’est « le lait sur le feu ».
(A SUIVRE)
Extraits de restitution d'un débat du café-philo
Avec nos remerciements