Roman : "Demain, fera-t-il beau ?" (50)

Publié le par M. P.

Roman :
"Demain, fera-t-il beau ?"
                                                        
                                                       Martine POUTOU
 
50
        
                  Cantilène
 
Un jour, je serai vieille auprès de ma chandelle
Feuilletant cet album ressassant le passé
Inéluctablement la flamme qui chancelle
S’éteindra en laissant mon livre inachevé.
 
Qu’elle est triste, impensable cette lutte obsédante
Quand on aime la vie, quand on aime d’amour
Face à ma finitude le combat des vieux jours
Me fait froid dans le dos, m’afflige et me tourmente.
 
Voir mon corps dépérir, mes forces diminuer
Et perdre presque tout du meilleur du passé
Confiné dans mon cœur meurtri de solitude
De manques, d’abnégations ou même de lassitude.
 
Et vouloir retenir le temps qui m’effiloche
Ralentir la vitesse de cette sénescence
Passer de la retraite à ce temps de latence
Qui mène vers la fin qui rampe et qui s’approche.
 
Faire face à la mort, voir rompre le miroir
Reflétant ma personne pour n’y voir plus personne
Vertigineuse fuite vers l’ailleurs qui résonne
Démentielle descente dans le trou vide et noir.
 
Comment pouvoir vieillir sans se voiler la face
Sans y perdre la tête, comment y faire face
Insupportable idée d’être infantilisée
Naufrage qui menace de tous nous consumer.
 
Aimer, aimer, aimer car nous voilà tous frères
Message évangélique pas du tout désuet
Partager de sa vie pour qu’elle soit prospère
Et passer le relais sans remords ni regrets.
 
Car la vie autrement deviendrait ingérable
S’il fallait immortels vivre indéfiniment
Et la vie sans la mort serait insupportable
Le bonheur sans malheur n’aurait plus d’engouement.
 
 
                                             (A SUIVRE)

        

Publié dans culturels

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