Hommage aux « Brosseurs Basques »...
ONGI ETORRI
Hommage aux « Brosseurs Basques » et « Femmes » venus à Lourdes pour faire les saisons.
Par ces quelques lignes, je voudrais rendre hommage à tous ces Basques.
Venus de toutes les provinces du « Pays Basque », ils sont arrivés de plus en plus nombreux après la guerre de 39-45. Certains sont arrivés très jeunes (18 ans pour beaucoup). Tout ceci était un changement total dans leur mode de vie. Sérieux, vaillants, durs à la besogne, très appréciés, ils s'adaptèrent très rapidement. Le travail de « brosseur» était très dur. La plupart des hôtels ayant comme revêtement de sol des parquets, la paille de fer et les brosses étaient les principaux ustensiles de travail.
Quelques années plus tard, il sera posé un autre revêtement sur les planchers ce qui facilitera le travail (l'aspirateur prenant le dessus sur les brosses). Dans certains hôtels, ils devaient nettoyer les chaussures mises par les clients devant la porte de leur chambre. Le nom « brosseur » sera longtemps utilisé par les hôteliers pour embaucher du personnel. Ils portaient un gilet noir rayé de jaune ou de rouge. Leurs pourboires permettaient de mettre leur salaire de côté. Quant aux femmes : lingères, serveuses, femmes de chambre, vendeuses, elles s'adaptèrent aussi très vite.
En règle générale les « Basques » arrivaient avant Pâques de façon à faire les nettoyages et que tout soit prêt avant l'ouverture des hôtels.
Le bouche à oreille fonctionnant très bien, de plus en plus de femmes et d'hommes venant du Pays Basque vinrent grossir les rangs des employés d'hôtel.
Leur arrivée à Lourdes ne passait pas inaperçue. Quelques-uns arrivaient en voiture à plusieurs, d'autres en « motobécane », leurs valises accrochées au porte-bagage. Pour la plupart, ils étaient logés et nourris.
Ils se rencontraient souvent le soir après le service dans des points bien précis :
le café « le Roi Albert », « les Chênes », le « Trinquet du Petit Nice » ou d'autres endroits, passants ainsi de bons moments de repos et de convivialité accompagnés de quelques casse-croûtes et souvent quelques parties de « MUS » (jeu de cartes basque qui se jouent avec des cartes espagnoles, genre de poker menteur), les points se marquants avec des haricots ou des grains de maïs.
Les saisons qui commençaient vers Pâques s'achevaient après le Rosaire (en octobre). Mais souvent certains arrêtaient la saison quelques jours avant la date pour partir faire une saison d'hiver pour un tout autre emploi que celui qu'ils exerçaient à Lourdes. Certains partaient dans la région parisienne : Meaux, Pithiviers, d'autres dans le Nord pour travailler principalement dans la betterave à sucre.
D'autres restaient à Lourdes et s'embauchaient dans le bâtiment : l'Entreprise Gil, Béguère, Sopena ou d'autres entreprises.
Quelques-uns retournaient au Pays Basque et trouvaient du travail dans les fabriques d'espadrilles à Mauléon.
Beaucoup d'entre eux se sont connus à Lourdes pendant les saisons, ont sympathisé, ont créé des liens, certains se sont mariés, ont fondé une famille, ont bâti à Lourdes.
Malgré tout, le Pays Basque étant leur terre natale, attachés à leur racine, ils y retourneront souvent. Certains venant d'endroits bien différents les uns des autres, se rencontreront à Lourdes. Un d'entre eux, après son service militaire à 22 ans, elle en avait 16, ils feront le maximum de saisons ensemble, allant parfois en Savoie faire la saison d'hiver, trouvant quand même le temps de retourner au Pays Basque, soit à Hasparren ou Amorots pour se ressourcer. Un autre couple venu aussi du Pays Basque a bâti aux environs de Lourdes, après avoir fait toute leur carrière en saison.
Encore aujourd'hui, les anciens continuent à se rencontrer le matin devant la Halle pour parler de l'ancien temps.
Le siège social de l'association des Basques se trouve Avenue Saint Joseph à l'hôtel du Viscos depuis 1993. L'hiver, ils font quelques tournois de « mus ». Des sorties en car à thèmes se font toute l'année essentiellement au Pays Basque. La sortie principale et incontournable se fait pour le repas des palombes au mois d'octobre. L'une des sorties se fait en France ou à l'étranger et dure une semaine. La fête annuelle s'organise chaque année le dernier samedi de novembre dans la pure tradition basque avec une messe, un repas, un après-midi festif et comme tout finit pour les Basques par des chansons, leur chorale (DENAK ELGARREKIN) raisonne des plus belles chansons dans le ciel de Lourdes. La chorale éventuellement chante dans d'autres lieux.
A tous et à toutes qui pendant des années ont œuvré dans ce domaine et à ceux qui continuent......... I SAN ONGI.