Regards philosophiques (265)

Publié le par G-L. / J. C.

Thème :
« Peut-on se changer soi-même ? »
 
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Débat :

Je réponds, non catégoriquement, parce que cette vie n’est qu’une évolution, involontairement nous évoluons, comme les plantes, les animaux, nous n’avons pas pouvoir.
On ne peut pas se rajeunir, je ne peux pas devenir : grande, blonde, et mince, pas plus que je ne peux prévoir ce qui nous fera évoluer dans un sens ou dans un autre. Notre évolution dépend d’un environnement, physique, sociétal, idéologique, et nous n’avons finalement peut-être pas de pouvoir sur les choix de nos idéologies, puisqu’elles sont elles-mêmes dépendantes de tout un environnement.

Donc, je dis qu’on ne peut pas « se changer ». En revanche on peut choisir une espèce de morale. Mais de là des difficultés peuvent apparaître, parce que nous serons en désaccord avec une partie de notre environnement social, et là il faudra avoir la force de choisir. Mais je n’appelle pas ça, « se changer ».

Il nous faudra peut-être choisir plus ou moins librement le sens de l’évolution vers laquelle nous irons. Est-ce que nous aurons la force de maintenir ce choix ? On ne peut le prévoir.

Texte d’Hervé :

Ceux qui sont partis vers un nouvel univers, ceux qui ont pris le bateau pour aller vers un changement total, savaient qu’ils allaient transformer toute leur vie, se retrouver avec des activités très diverses, d’autres métiers, tout cela au gré des opportunités.
Ce furent « les pionniers »

 Les pionniers

Le début de l’épopée est à Gaspé,
Extasiés, éberlués, fascinés par l’immensité
Sauvage, cette nouvelle terre est convoitée

Par des étrangers venus d’un pays appelé France.
Incités à immigrer, des Français viennent tenter leur chance :
Ouvriers, agriculteurs, nobles, religieux vivent d’espérance
Navigant vers l’inconnu, avec courage et confiance.
Nouvelle, cette terre est accostée avec méfiance,
Indiens de diverses tribus sont hostiles à cette ingérence.
Explorer, récolter, construire se fait sans défaillance,
Résistant à l’agression persistante, avec vaillance.
Souvenez-vous Canadiens Québécois, c’était la Nouvelle-France.

  Les remarques que nous font les autres sont souvent des projections d’eux-mêmes, ils vous reprochent leurs problèmes, il faut savoir d’où ils parlent. Ils ne demandent pas de se changer en fonction de ce qui nous est dit.

Les gens qui fuient un pays en temps de guerre, ou encore les juifs lors de la seconde guerre mondiale on dû changer d’identité, changer de nom, changer de lieux de vie, c’est là une véritable révolution intérieure, ça c’est un vrai changement de soi-même.
Par ailleurs, si on est sur l’idée qu’ « on pense mieux seul » (thème d’un récent débat du café-philo) on pense qu’on peut se changer soi-même. Si on est sur l’idée qu’ « on pense mieux à plusieurs », dans ce cas on doit répondre qu’on ne peut pas se changer seul.
Si on change, si on évolue dans ses différentes vies tout au long de son séjour sur terre, on suit toujours le même fil, celui de sa propre histoire.
Quand on rencontre une personne trente ans plus tard, on sait que c’est elle. Bien sûr, physiquement on a changé, on a pris des cheveux blancs, etc. mais fondamentalement cette personne reste conforme à sa réalité, il y a continuité de l’individu.

 Rien n’est figé, tout se meut, ce sont les propos d’Héraclite ; l’Être est éternellement en devenir… Alors que Parménide lui parle de l’unité de l’Être, duquel on ne peut pas déduire  un avenir, l’Être pour lui, est immuable dans son identité.

Se changer, c’est souvent chez les philosophes signe d’abandon de soi, de renoncement pour aller vers la sagesse, vers l’ataraxie.

Mon sentiment est que nous devons avoir la maîtrise de nous, déjà pour nous protéger d’une société qui parfois nous aliène. Le ressort premier c’est la désillusion, une sorte de révolte intérieure, une non-acceptation des vérités imposées et qui ne font pas corps avec nous.

                                                                       (A SUIVRE)
 
Extraits de restitution d'un débat du café-philo
Avec nos remerciements

Publié dans culturels

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