Le mythe de l'Atlandide
La légende a pris une dimension universelle et passionne historiens, scientifiques et philosophes.
Il y a fort longtemps, soit 11 millénaires avant nos jours, les athéniens connurent, nous dit Platon, l'invasion d'un peuple venu de l'actuel détroit de Gibraltar, qui sépare la méditerranée et
l'atlantique.
Ce peuple riche, puissant et mystique était issu d'une grande île : l'Atlantide. Lors du partage du monde primitif entre ses nouveaux maîtres, les dieux de l'olympe, Poséidon, dieu de la
mer, reçoit de son frère Zeus cette grande terre, à la faune abondante et à la flore exubérante.
Une jeune femme du lieu, Clito, devient l'épouse du dieu et lui donne dix enfants. L'aîné, nommé Atlas, découpe la surface de la terre en dix portions ou « états ». Il se réserve la
montagne centrale où il demeure et rend justice parmi les hommes, fondant ainsi la dynastie des atlantes. Les descendants d'atlas en font un royaume parfait.
Outre les multiples richesses en or, cuivre, fer ou chalque (mystérieux métal presque indestructible) le climat est doux et chaud, favorable aux cultures. Il y fait bon vivre. Les habitants
ne connaissent que l'abondance.
Voilà de quoi susciter des jalousies dans les royaumes voisins.
Pour repousser les ennemis venus de la mer, les rois atlantes édifient d'énormes murailles, creusent des canaux, faisant parcourir l'île de voies d'eaux pour faciliter le commerce entre
leurs sujets.
Très pieux, ils s'efforcent de vivre en harmonie, évitant les guerres fratricides.
Hélas, rendus suffisants par leurs richesses et par leur situation privilégiée, conscients de leur puissance et de leur rayonnement, les atlantes ont la folie des grandeurs.
Vers 9000 avant J.C., ils tentent de dominer l'Afrique et la Méditerranée. En Grèce, ils sont repoussés par les Athéniens.
Les Atlantes ont oublié leurs résolutions pacifistes de leurs ancêtres. Reniant leur idéal, leurs dieux, leurs prières, ils ont trahi le dessein de créer une nation à l'abri des vicissitudes
habituelles de l'humanité (guerres, famines, impiété etc.) Outrés par l'arrogance de leurs protégés, les dieux décident de les anéantir.
C'est un cataclysme divin qui met fin à cette civilisation brillante et fait disparaître à tout jamais l'île paradisiaque.
Parabole de la cité platonicienne
L'Atlantide est une des premières tentatives selon Platon, d'une utopie mettant en œuvre des théories pacifiques.
En combattant le bellicisme, en définissant la cité idéale, Platon illustre son propos avec cette légende et propose aux Athéniens une politique basée sur la réconciliation avec l'ennemi :
les spartes. Inversant le récit, Athènes devenant l'Atlantide et Sparte, Athènes, le philosophe trouble ses interlocuteurs et établit sa philosophie.L'époque moderne transforme le sens du conte en se référant à la destruction soudaine de ce royaume enchanté. La littérature, avec Pierre Benoît, dans son
best seller « l'Atlantide » (1919) la B.D., la S.F. et enfin le cinéma s'emparent de ce thème, symbole d'une société hantée par sa propre disparition.