Jour de Toussaint
Je n'irai pas à la messe de Toussaint et pourtant...
J'aurai une pensée pour Mémé Angèle, grand-mère paternelle,
Mamie Denise, grand-mère maternelle,
Marie-Christine, ma tante fière et belle, mais malade et partie trop tôt,
Alfred, mon beau-père poète,
Elie, mon oncle enjoué divorcé de ma tante Elda,
Pascal, mon jeune collègue de travail, mort d'une leucémie fulgurante,
Jean-Pierre, un autre collègue décédé récemment d'un cancer de l'amiante.
J'aurai une pensée pour Landry, ce jeune footballeur lourdais mort dans un accident de la route près d'Adé,
le pétanqueur malheureux de l'U.S. Adé,
Francis, le frère de Jeannot,
Monsieur B. Père,
Madame L.,
le père de Jacqueline... etc...
Tous ces anonymes sont partis,
Nous ont quitté un jour pour un autre voyage,
Sans être sous les feux de l'actualité comme l'ont été
Grégory le Marchal ou Guillaume Depardieu.
Et pourtant !
Devant ce précipice, cette fissure, cette faille,
Nous sommes TOUS égaux.
Finies, oubliées les différences d'âge,
De nationalités,
D'idées politiques,
De catégories sociales.
Tous ces fantômes peuplent nos vies, nos nuits, nos esprits, selon les moments de la journée, selon les rencontres, selon les occasions.
Ils sont dans nos conversations, dans nos rêves. On hésite d'ailleurs à les sortir (à l'image d'un magicien qui sortirait son lapin du chapeau).
Mais, en fin de compte, on le fait, pour eux, pour ne pas les oublier, pour échanger à nouveau sur l'influence qu'ils ont eue sur nous.
Fin.