Sacrés dimanches
Ma grand-mère disait à propos du Dimanche
Que c'était un péché de travailler ce jour
Jour sacré du Seigneur où chacun s'endimanche
Et déguste, ravi, le poulet cuit au four.
Après ce déjeuner, copieux et savoureux,
L'aronde visitait les chemins de montagnes
Nous partions en balade, excités et heureux
Vers le Tech, Gavarnie ou bien le Pont d'Espagne.
Ces univers grandioses sentaient la Liberté
Nous courions l'infini jusqu'à en perdre haleine
Puis nous nous arrêtions pour la pause-goûter
Avant de repartir le cœur et l'âme en peine.
Les jours de grand soleil l'air frais de la montagne
Nous donnait l'appétit de vivre à cent pour cent
A d'autres occasions c'était à la campagne
Que Dimanche passait ... A Cheust, à Madiran...
De ces jolis villages pentus des Pyrénées
Je sentais les odeurs des feux de cheminée.
Le foin, la terre humide rappelaient malgré moi
Les lieux où mes ancêtres avaient posés leur pas.
Ma grand-mère disait de Cheust et alentours
« C'est bien Castelloubon la plus belle vallée!»
Admirant son village comme à son premier jour
Je lisais dans ses yeux la fierté d'y être née.
Fierté de sa cascade, son lavoir, son moulin,
Tout ce qui la ramène à ce passé lointain
Qui en chacun de nous réveille les moments
Où nous étions enfants, heureux et insouciants.
Je ne retrouve plus les odeurs tant aimées
Le jambon a perdu la saveur d'autrefois
Le Dimanche n'est plus Jour de Fête Sacrée
Et rien n'a plus le goût de ces petites joies.