Citoyenneté
Comme nous l’avons déjà affirmé ici comme ailleurs, tout citoyen,
parce qu’en éveil, permanent, à l’écoute, non passive mais vigilante,
se veut intéressé et éclairé sur la chose publique, l’état réel du monde.
En conséquence, à telle ou telle occasion, il n’hésite pas non plus
à exprimer à travers son regard, pas plus subjectif que d’autres,
son point de vue, son ressenti, sa propre vision des choses.
C’est aussi cela la liberté d’expression, faire vivre la démocratie !
Quoi de plus naturel, de plus civique, de plus humain ?
Les droits, comme les servitudes, tombent aisément en désuétude
si nous ne savons pas en bénéficier, n’en tirons pas sens
alors que nos anciens luttèrent, non sans risque, pour les conquérir.
Et voilà que ce jeudi 29 janvier 2009 cette démarche citoyenne
a réuni, en masse, les salariés : fonctionnaires, ouvriers, employés,
à l’appel de toutes les organisations syndicales soit pour faire grève,
soit pour manifester dans la rue de très nombreuses villes du pays.
L’importance de ces foules exprimant leur colère, leurs inquiétudes,
leurs craintes du futur, leurs malaises professionnels, espérons-le,
n’aura échappé à personne… et surtout pas à Monsieur le Président.
N’a-t-il pas, par communiqué, précisé qu’il avait entendu le message ?
Et qui ne voit, en effet, de plus en plus de citoyens prêts à la résistance
face à l’injustice, de plus en plus flagrante dans toutes nos sociétés,
face aux désastreuses « casses » voulues des services publics,
bien que certains ministres, envoyés ces jours derniers au « feu »,
aient essayé, plus ou moins maladroitement, d’arroser, de réduire
l’incendie qui couve malgré des conditions météorologiques particulières ?
Surprenant ? Toutes les « réformes » ne se traduisent-elles pas aussi,
sur le terrain, par de pires conditions de travail, de nombreux licenciements ?
Non, rien de surprenant. Est conduite et poursuivie même en temps de crise
la politique pour laquelle, en réalité, le Président visait l’Elysée !
Oui, il tient ses promesses, il fait ce que ses « grands » amis attendaient
même si, par une dynamique et envoûtante campagne de communication,
il était parvenu à illusionner, laisser croire que tout le monde y gagnerait !
Du coup, non, vraiment rien de surprenant à ce que maintenant,
moins de deux ans après, chacun n’y retrouve pas son compte !
Mais qui peut envisager que ce gouvernement change de politique ?
Pas plus que ne change l’esprit des dirigeants des grandes banques,
des grandes entreprises du CAC 40 qui, au nom de la crise mondiale,
acceptent des aides importantes de l’Etat et, comme si de rien n’était,
s’apprêtent à distribuer des dizaines de milliards d’euros de bénéfice !
« Sommet de l’irresponsabilité » a jugé Obama, aux Etats Unis !
Oui, un comble ! Quel cynisme ! Quelle impudence ! Intolérable !
Mais y a-t-il des mots pour traduire l’iniquité du système qui le permet,
l’arrogance et la suffisance des hommes qui osent entrer dans cette danse ?