Réminiscence...

Publié le par M. P.

 

Te souviens-tu du temps des promenades

Où nous partions, enfants, emmitouflés, couverts ?

Le soleil printanier faisait pleurer l'hiver

Et la fonte des neiges s'effondrait en cascade.

 

Elle jaillissait soudain et nous éclaboussait

On lisait sur la pierre «Cascade du Ceriset».

Tu te figeais sur place, paralysé des mots

Face à ce gigantesque déferlement des eaux.

 

Comme tétanisé, tu nous laissais pantois

Devant cette émotion, ne comprenant pourquoi

Ce décor fantastique qui nous émerveillait

Te submergeait autant que les eaux le faisaient.

 

Sur le sol endormi par un hiver transi

Elle venait réveillait la nature et la vie.

Tu fixais l'horizon en hurlant de terreur

La cascade coupable de ta mauvaise humeur.

 

Nous n'avons jamais su calmer cette souffrance

Fallait-il qu'elle émerge ou qu'elle dorme en silence 

A l'intérieur de toi, secrète, prisonnière,

Comme cette douleur d'être orphelin de mère ?

 

Face à cette cascade d'émotion qui jaillit

Toi seul a le secret pour calmer ta phobie.

Pourrais-tu dire enfin pourquoi tu pleurais tant ?

Nous n'avons su la cause de ton tourment.

 

Lorsque l'enfant s'anime et qu'il n'a pas la prose

Pour raconter sa vie et décrire les choses

Pour dire sa colère, sa tristesse, sa peur...

Il remplace les mots par des cris de douleur.


Publié dans poétiques

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M
très belle métaphore de la douleur !Bravo.
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